mercredi 22 décembre 2010

Joyeuses Fêtes de fin d'année 2010!

Les Vignobles Marie-Laure Lurton vous souhaitent à tous de Joyeuses Fêtes de fin d'année!

vendredi 17 décembre 2010

Le Noël du Café Opéra

Le marché de Noël des Allées de Tourny est le rendez-vous incontournable de la ville de Bordeaux en cette fin d’année.
Dans un esprit de partage, de découverte, et de convivialité, Charlotte Dominique des Itinéraires de Charlotte, en partenariat avec le Café Opéra, vous propose le « Noel du Café Opéra » dans la galerie extérieure du Grand Théâtre.
Le samedi 18 Décembre de 14h à 22h, retrouvez, au cœur de Bordeaux, les Crus Bourgeois des Vignobles Marie-Laure Lurton parmi neuf autres domaines viticoles.
Nous vous y proposerons des dégustations, ainsi que notre coffret de noël, idéal comme cadeau pour des amateurs ou connaisseurs !

mardi 14 décembre 2010

Marie-Laure Lurton parle de sa passion sur Le Figaro.fr

Un verre avec Marie-Laure Lurton


Frédéric Durand-Bazin nous emmène à la découverte du vin et des hommes qui le font. Cette semaine, il rencontre Marie-Laure Lurton de Château Villegeorge en Haut-Médoc.

Marie-Laure Lurton est née dans le vin. Son père Lucien est une des grandes figures du Médoc. Après avoir pensé un temps devenir juge pour enfants, Marie Laure à vite réorienté sa carrière en faisant des études d'œnologie, tradition oblige. Après avoir vinifié Brane Cantenac au coté de son frère Henri, son père lui confie lors du partage familial trois domaines : Château Villegeorge en Haut-Médoc, Château la Tour Bessan à Margaux et Château Duplessis à Moulis.

La récolte du Fouquet's

Une récolte vendangée par les salariés du prestigieux hôtel a été mise aux enchères pour financer le reboisement des Landes et la recherche sur la biodiversité.
Le 2 octobre, employés, cadres et dirigeants du célèbre hôtel parisien Fouquet's Barrière situé sur l'avenue des Champs-Élysées, vendangeaient au château La Tour de Bessan, AOC Margaux, propriété de Marie-Laure Lurton (lire « Sud Ouest » du 4 octobre). Ils ont cueilli neuf tonnes de raisin qui ont donné 60 hectolitres de ce cru bourgeois d'appellation Margaux.
Lundi soir à Paris, la soirée de la vente aux enchères du Fouquet's, dans les salons de l'hôtel, était parrainée par Yolaine de La Bigne, militante écologiste, fondatrice de Néoplanète, et Philippe Faure-Brac, élu meilleur sommelier du monde en 1992. Il a été procédé aux enchères de la récolte 2010 du Château La Tour de Bessan, production encore virtuelle, ainsi que de prestigieux Grands Contenants signés par la famille Lurton.

1 500 flacons à la vente
Il s'agit de la seconde édition des vendanges du Fouquet's. L'idée est née en 2009, sous l'impulsion de cet hôtel et de Marie-Laure Lurton d'associer autour d'un projet commun : une récolte vendangée par les salariés de l'hôtel et mise aux enchères pour financer le reboisement des Landes et la recherche sur la biodiversité.
Une cinquantaine d'acheteurs étaient présents. La vente s'est déroulée sous le marteau de Pierre Cornette de Saint-Cyr, commissaire-priseur qui officie régulièrement à l'Hôtel Drouot. Il était assisté de Philippe Faure-Brac qui présentait chaque lot. La faconde de l'un et la connaissance du vin de l'autre ont don- né à ces enchères une tonalité qui n'avait rien de compassé.
L'essentiel des lots, 1 500 flacons, était constitué de Château La Tour de Bessan 2010 proposé dans toutes sortes de contenant : bouteilles, magnums (deux bouteilles), Jéroboam (quatre bouteilles), Salmanazar (12 bouteilles) et même deux barriques d'une contenance de 300 bouteilles chacune. D'autres lots d'appellation Margaux étaient également proposés comme des magnums des châteaux Brane Cantenac 2005, Durfort Vivens 2004, Desmirail 2003, 2004 et 2006.

45 000 euros pour Gabardan
L'ensemble de la vente a rapporté 45 000 euros. Une importante partie a été acquise par l'hôtel Fouquet's qui a réalisé une opération intéressante, mais il faudra attendre les ventes de primeur au mois de mars pour le savoir. La clientèle internationale de cet établissement parisien pourra apprécier d'ici quelques années, l'excellent millésime 2010 d'une appellation de réputation universelle.
Le bénéficiaire du produit de la vente, Serge Jourdan, est président de la CdC du Gabardan, qui regroupe 15 communes. Cette communauté de 3 800 habitants se bat pour défendre son territoire et assurer la survie des villages. Cette vente représente pour le président une véritable opportunité.
« Cette aide va nous permettre d'effectuer un reboisement rapide et de réaliser à côté de notre ferme solaire, la plus grande d'Europe, un site modèle de recherche sur la biodiversité, dcélarait-il. Nous allons associer les enfants au projet, car ce sont eux qui en profiteront. »

Prochain rendez-vous en mars
À l'issue de la vente, Margalais, Landais du Gabardan, employés, cadres du Fouquet's, parrain, marraine de l'opération et le commissaire-priseur, qui a participé à la récolte et à la vente 2009, se retrouvaient avec plaisir, un verre de Château La Tour de Bessan à la main, pour évoquer les bons moments des vendanges.
Marie-Laure Lurton fixait le prochain rendez-vous : « Au début du mois de mars nous allons faire les assemblages qui vont donner naissance au Château La Tour de Bessan 2010, les partenaires seront les bienvenus à cette journée. »

samedi 27 novembre 2010

Marie Bendler sur le net

Depuis plusieurs années, nous avons eu le plaisir au Château La Tour de Bessan puis au Château de Villegeorge d'exposer les oeuvres de Marie Bendler. Cette artiste est unique et ses oeuvres polychromes ne peuvent nous laisser indifférents. En ce qui me concerne, je suis toujours émue et heureuse de contempler les tableaux que nous avons acquis pour ces deux propriétés : l'harmonie des couleurs, la complexité de la matière permettent une interprétation multiple de leur signification (l'imagination s'emballe face à la richesse de leur composition). Je vous recommande donc son nouveau blog :
...à partager avec les amateurs d'art, de goût, de culture; les curieux...enfin tout le monde.

mercredi 17 novembre 2010

La vente aux enchères à ne pas manquer!

"Lundi 6 décembre, pour la deuxième année consécutive, Pierre Cornette de Saint Cyr donne le coup d’envoi de la « Vente aux Enchères du Fouquet’s » avec Marie-Laure Lurton, parrainée cette année par Yolaine de La Bigne et Philippe Faure-Brac.
Quand Marie-Laure Lurton et le Fouquet’s s’assemblent pour le reboisement de la forêt des Landes.
C’est en 2009, que Marie-Laure Lurton, créatrice de Grands Vins et l’Hôtel Fouquet’s Barrière s’associent autour d’un projet commun, en créant « les Vendanges du Fouquet’s ». Une récolte de l’une des trois propriétés de Marie-Laure Lurton, mise aux enchères pour soutenir le projet de reboisement de la forêt des Landes et la recherche sur la biodiversité.
Cette opération se déroule en deux étapes : au mois d’octobre les équipes de l’Hôtel Fouquet’s Barrière et celles des Vignobles Marie-Laure Lurton vendangent l’une des trois propriétés de Marie-Laure Lurton. Au mois de décembre, le fruit de cette récolte fait l’objet de la « Vente aux Enchères du Fouquet’s ».
Les vendanges du Fouquet’s signées Marie-Laure Lurton
Après le Château de Villegeorge en appellation Haut-Médoc, cette année Marie-Laure Lurton a choisi de faire découvrir la magie de Margaux en organisant les vendanges du Château La Tour de Bessan.
Le 2 octobre dernier, les équipes de l’Hôtel Fouquet’s et des Vignobles Marie-Laure Lurton, ont vendangé presque 2 hectares sur les 29 hectares que couvre aujourd’hui le vignoble de La Tour de Bessan. Une journée de partage et de convivialité qui s’inscrit dans ce projet à la fois écologique, humain et social.
Une récolte prometteuse qui sera mise en vente lors de la soirée du 6 décembre pour la « Vente aux Enchères du Fouquet’s 2010 ».
Adjugé, vendu !
Rendez-vous le 6 décembre, pour la soirée de la « Vente aux Enchères du Fouquet’s », parrainée par Yolaine de la Bigne, journaliste et fondatrice de Néoplanète et de Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde en 1992.
Pour la « La Vente aux Enchères du Fouquet’s 2010 », animée par Pierre Cornette de Saint Cyr, ce sont 1000 et un flacons de la récolte 2010 du Château La Tour de Bessan qui seront mis en vente.
En exclusivité cette année, de prestigieux grands contenants signés par la famille Lurton (branche Lucien), seront également disponibles. Une vente exceptionnelle pour le plaisir des amateurs et pour soutenir une bonne cause.
Faites monter les enchères le lundi 6 décembre à l’Hôtel Fouquet’s !"

MARGAUX SAVEURS LES 19,20 et 21 NOVEMBRE

Lors de ce weekend, "Margaux Saveurs" se propose de vous faire découvrir la dégustation sous forme ludique et attractive, avec de nombreux jeux pour tous les âges. L'objectif : démystifier l'univers du vin, au cours de moment de très grande convivialité partagés avec les viticulteurs, les commerçants, restaurateurs, hébergeurs et tous ceux qui font vibrer Margaux !

L'atelier Margaux Saveurs au Chateau La Tour de Bessan :
Entrez dans le secret le mieux gardé des vins de Margaux : un subtile mélange de Cabernet Sauvignon et de Merlot, affiné d’une pointe de Cabernet Franc…
Le Château La Tour de Bessan vous propose une "dégustation des cépages à 100%".
Venez découvrir, de façon indépendante, trois cépages parmi les plus typiques des vins de Médoc : le Merlot, le Cabernet-Franc, le Cabernet-Sauvignon.
Réalisez dans un second temps votre assemblage personnalisé, en vous laissant guider par vos papilles. Terminez par la mise en bouteille... et repartez avec votre cru, très personnel !

Durée de l'animation : 2h. Tarif : 15€ TTC
Informations et reservations sur http://www.margaux-saveurs.com/

mercredi 20 octobre 2010

MARDI 19 OCTOBRE : DERNIER JOUR DE VENDANGES !

Après la gelée de la veille, les vignes sont un peu pitoyables, les feuilles recroquevillées se dessèchent, elles ne vont donc plus servir à grand chose. Il est donc venu le moment de ramasser définitivement les raisins.

Nous avons donc mis cette menace à exécution (cela faisait déjà partie de nos prévisions !) ; c’est ainsi que les Cabernet Franc des Noyers puis les Cabernet Sauvignon des 3 Pièces et de Calenotte ont été vendangés dans la journée. Habib est satisfait, on a pu mettre les Cabernet Francs à part ; à la fin de la journée le cuvier compte 3 cuves supplémentaires. Mais cette fois-ci contrairement à Villegeorge la veille, la dernière cuve ne sera pas pleine.

A La Tour de Bessan, Jean-Luc, Hedi, Hugo et Franck (qui fait son baptême de « décuvage » !) s’activent pour vider puis presser les trois cuves inscrites à l’ordre du jour. Le marc sorti du pressoir est ensuite vidé dans un grand container amené par le distillateur. Celui-ci en fera de l’alcool pour le compte…du Trésor Public ; en effet, cela correspond à une taxe, nommée « prestation vinique ». Un savant calcul permet de relier le volume déclaré (déclaration de récolte) avec la quantité de marc et de lies à fournir. Si par cas la balance est en notre faveur, le distillateur nous versera la différence.

A Villegeorge, Jean-Denis chauffe ses jus pour permettre aux levures de se développer à une température « viable ». Il ensemence ses deux cuves rentrées la veille avec des levures sélectionnées qui nous permettent de garantir une bonne fermentation alcoolique. Toute notre énergie peut se concentrer sur la macération à travers les remontages (fréquence et durée), la température d’extraction et la durée de cette phase où peaux et jus sont en contact.

Demain matin, Jacques Boissenot viendra à 10h déguster l’ensemble des cuves finies. Nous pourrons établir le programme d’écoulage.

Le blog des vendanges va maintenant s’espacer dans le temps mais continuera à vous faire vivre les moments intenses de ce superbe millésime.

lundi 18 octobre 2010

LUNDI 18 OCTOBRE 2010 : la première gelée !


Il fait moins de 0° à Moulis ce matin, les prés sont blanchis par la gelée et nous sommes un peu tous frigorifiés de bon matin !







Tour des chais avec dégustation des cuves : le millésime tient ses promesses, il n’y a pas de fausses notes. Programme de ramassage à Villegeorge : les derniers Cabernet Sauvignon sont vendangés entre 9h30 et 15h. Deux cuves sont remplies ; la première est à 11°C ! L’heure est venue de chauffer avant de levurer demain !

A La Tour de Bessan, le dernier pressoir est rempli en début d’après-midi : le vin de presse embaume le cuvier.

Il ne reste plus qu’à vendanger demain notre dernière parcelle de Cabernet Franc à Duplessis et les deux dernières parcelles de Cabernet Sauvignon : les vendanges vont enfin se terminer et sans doute en beauté.

dimanche 17 octobre 2010

SAMEDI 16 OCTOBRE ET DIMANCHE 17 OCTOBRE 2010

Nous avons droit à deux grasses matinées, Emilie et moi : début de la journée à 9h. Les matins sont froids et les dernières cuves rentrées démarrent en douceur. Les équipes des chais travaillent en binôme pour assurer les remontages matin et après-midi : Jean-Luc et Hedi à La Tour de Bessan (Romain fête ses 22 ans ce week-end !), Jean-Denis et Mickaël à Villegeorge, Habib et Miloud (qui vient de passer brillamment son diplôme à l’IPC Vins) à Duplessis. Le bruit des pompes est parfois couvert par celui des coups de fusil : la chasse bat son plein ; en faisant le tour à Calenotte de notre parcelle de Cabernet Sauvignon, j’ai l’impression que le bois qui nous sépare de Listrac est le théâtre de quelques règlements de compte ! En bout de parcelles, au loin, un pauvre cervidé s’avance prudemment vers ce lieu dangereux.

Samedi après-midi à Arsac, pendant qu’Emilie Van Maele servait du Page 2006 dans les chais du Château Montbrison aux marcheurs de la « Foulée des Vignerons », son fiancé et deux amis, accompagnés d’Eric (fidèle membre de notre équipe du marathon) représentaient Villegeorge pour le challenge des châteaux à la course de 18 kms. Eric, suivi de très près par Julien sont arrivés au bout de 1h30, suivi du troisième homme de l’équipe 10 mn plus tard. Nous n’avons pas gagné mais je salue la performance de nos coureurs qui ont réalisé, malgré tout, de belles performances.

Un très beau parcours pour le 9km nous a amené dans le vignoble (un petit coucou à mes amis Landry : Marie-Jeanne assurait l’accueil au Château des Graviers tandis que Jean-Paul était membre du service sécurité) et à travers bois où mon mari, parti pour le 9 km en a fait 15, profitant de son égarement des sentiers balisés pour ramasser des cèpes.

Merci à Martine Magand, Viviane (qui était là malgré son bras en écharpe) et tous les bénévoles qui permettent à cette manifestation sportive de se dérouler dans d’excellentes conditions.

Dimanche ensoleillé encore studieux pour nos équipes qui pourront le week-end prochain profiter de deux jours de repos bien mérités.

samedi 16 octobre 2010

Les vendanges 2010 - Vendredi 15 Octobre: il fait si froid le matin !

7h : 11°, 7h15 : 6,5°, 9h : 4,5° ! de Ludon à Moulis, la température baisse ; un léger brouillard embrume l’horizon.

Aujourd’hui on a fini de vendanger La Tour de Bessan ; la troupe de vendangeurs s’est dispersée pour la dernière fois à Duplessis, quand la dernière benne est arrivée au chai. Thierry est soulagé ; il a dû porter la hotte à plusieurs reprises cette année, pour remplacer les absents et ceux qui étaient réquisitionnés pour d’autres activités : décuvage, chauffeurs de tracteurs… Il peut profiter d’un week-end bien mérité.
Demain il faut garder de l’énergie. Nous sommes partenaires de la « Foulée des Vignerons », évenement sportif et convivial qui a lieu à Arsac. Emilie VM a engagé son fiancé pour représenter nos couleurs au challenge des châteaux et nous a trouvé deux sportifs supplémentaires à la dernière minute pour compléter notre équipe. Demain matin, elle s’occupe des T shirts et va servir les vins sur le parcours.

jeudi 14 octobre 2010

Les vendanges 2010 - Jeudi 14 Octobre: encore et toujours en vendanges !

Dois-je « bloguer » ou non ce soir ? « to blog or not to blog that is the question » (phrase destinée aux rares anglophones qui s’aventureraient par le plus grand des hasards sur notre blog !).

Matin frais : 6°C ! Les vendangeurs sont figés par le froid mais prennent vite leurs rangs sous la direction de Thierry, notre dynamique chef de culture. Changement de parcelle à 10h et pause café : indispensable pour réchauffer notre valeureuse troupe.
Tous les chais sont occupés : Villegeorge reçoit deux parcelles dans la journée, La Tour de Bessan termine une cuve et en commence une autre, Duplessis a un rythme plus tranquille (mais demain c’est là que nos vendangeurs devraient terminer leur semaine).
C’est ce matin à 8h15 précises que nous avons découvert, gustativement parlant, nos premiers vins de presse ; c'est-à-dire obtenus par pressurage du marc après macération. Le nez est bien spécifique : peaux de raisins macérées, concentré de fruits noirs, la bouche aussi : structure tannique presque « méchante » ; petite agression matinale de nos palais à peine réveillés. La décision d’assembler les 3 lots est évidente : l’égouttage (obtenu quand le pressoir tourne sans presser), la première presse (à pression basse) et la deuxième presse (à pression un peu plus élevée) se retrouvent dans un chapeau flottant (une petite cuve en inox dont le chapeau bouge en fonction du volume : très pratique pour cette période d’écoulage).
Je m’arrêterai là aujourd’hui, histoire de conserver un peu d’énergie et d’inspiration jusqu’à la fin de ces longues vendanges.

mercredi 13 octobre 2010

Les vendanges 2010 - Mercredi 13 Octobre

A 7h, il fait encore nuit et la température a chuté, il fait 11°C.
Petit tour à Villegeorge où Jean-Denis a commencé son remontage puisque seule la dernière cuve est en pleine phase fermentaire ; les autres terminent doucement leurs sucres.
On goûte le Haut Médoc 2009 (sélection deuxième vin) pour vérifier sa qualité ; il faut prévoir une mise précoce sur une cuve pour un négociant. Nous prévoyons le collage et établissons le planning afin de satisfaire cette demande.
A Duplessis, Elisabeth sourit au milieu de l’allée, cernée par les bailles : deux cuves en vis-à-vis sont en plein remontage d’aération. Miloud s’affaire avec les serpentins et Habib est juché en haut des cuves pour superviser la qualité du remontage : le chapeau de marc doit être mouillé sur toute sa surface pour que celui-ci soit efficace.
Petite revue des cuves ; on stoppe les remontages de notre cuve de très vieilles vignes (TVV), on diminue ceux des deux cuves suivantes qui montrent des tannins bien présents. Seules les deux dernières bénéficieront de deux remontages complets dans la journée.
Petite station au bureau pour faire avancer les dossiers divers. Tony a attrapé un torticolis la veille et Jean-Luc s’est coupé un doigt (heureusement sans gravité) ce matin, il faut faire des dossiers accident du travail. Nos effectifs sont en chute libre !
10h : nous rejoignons La Tour de Bessan où Jacques Boissenot vient déguster les premières cuves finies. La première cuve écoulée se goutte mieux que la veille mais ne trouve pas grâce aux yeux de notre expert ; elle est classée en B. Les 3 cuves suivantes sont décorées d’un A ainsi que les 3 dernières. En résumé : 2 B et 6 A ! On se réjouit et on organise le planning d’écoulage.
Petit contrôle du Château La Tour de Bessan 2009 : il est boisé mais Jacques Boissenot qui n’est pas un « aficionado » du bois le trouve très bon et pense qu’il n’est pas nécessaire d’écourter maintenant son élevage en barriques.
A Soussans, nous avons quelques soucis pour vendanger : vers 10h l’un de nos chauffeur s’est blessé, vite remplacé par Hedi qui était au chai aidant Jean-Luc au pressurage ; puis vers 12h30 une des machines tombe en panne ! Ce n’est pas le bon moment, notre fournisseur de pièces détachées ne fait pas la journée continue ! On attend 14h pour récupérer la pièce cassée.
Malgré ces avatars, les remorques arrivent au cuvier remplissant une cuve de 150hl puis une cuve de 100hl.
Le soleil nous aura accompagné toute la journée mais avec des températures plus fraîches : 22°C ; un léger vent froid rafraichit le fond de l’air.

Un petit point chiffré sur les vendanges :


Nous avons ramassé 73% de la surface à Duplessis, 65% à Villegeorge, et autant à Tour de Bessan. Les rendements moyens des Merlots oscillent entre 34 et 46hl/ha. Quant aux degrés de ce cépage ils vont de 13,6 à 14,7 !

mardi 12 octobre 2010

Les vendanges 2010 - Mardi 12 Octobre : le temps est avec nous !

Encore une belle journée, le ciel est bleu, le soleil brille, il fait bon, ni trop chaud, ni trop froid. Nous sommes très chanceux pour le moment, comme suspendus dans le temps en espérant que nous allons bien négocier la dernière ligne droite.
Tour matinal : à 8h à La Tour de Bessan pour déguster les cuves encore en fermentation, puis à Villegeorge où la récolte se goûte particulièrement bien et enfin à Duplessis où nous décidons de calmer les remontages sur notre cuve de très vieilles vignes (TVV). Habib et Miloud s’affairent, ils ont bien entamé les premiers remontages, mettent en place les refroidisseurs et se préparent à recevoir notre grande parcelle de La Morère, la « chouchoutte » de Jean Cordeau, notre conseiller viticole.
Passage au bureau tandis qu’Emilie part au laboratoire avec les échantillons du jour.
On se retrouve en fin de matinée à La Tour de Bessan : les vendangeurs sont en pause, la cuve de 50hl est pleine. Nous dégustons au laboratoire les échantillons des cuves finies : Emilie est positive, Jean-Luc et moi goûtons assez mal (certainement l’âge et la fatigue !), sauf la première 60hl qui fait l’unanimité. La plupart des cuves sont gazeuses : fin de fermentation alcoolique ou début de fermentation malolactique. Jean-Luc décide de dégazer au maximum les échantillons qui seront goûtés demain matin avec Jacques Boissenot, notre conseiller. Nous aurons demain l’avis de notre expert.
Passage chez notre fournisseur à Macau : prendre des gants pour notre troupe. Celle-ci a terminé le ramassage du Conservatoire (quelques rangs de tous les cépages qui nous intéressent, dont la Carmenère qu’Elisabeth a trouvé particulièrement colorée et le Malbec, cépage de Cahors mais autorisé à Margaux).
Les vendangeurs, qui ne mènent plus que 10 rangs (au lieu de 14 en début de vendanges) sont éparpillés au milieu de la parcelle La Turne qui fait face à La Tour de Bessan (notre chais, pas la tour du XIIIème siècle qui est à Soussans, au milieu des bois). Je questionne Thierry pour savoir s’ils vont pouvoir terminer la parcelle en fin de journée, il est très sceptique, les vendangeurs ont chaud, la vendange est peu abondante mais les rangs sont longs…On y reviendra jeudi.
A Duplessis, tout se passe bien. Habib, à qui l’on a apporté la veille un trieur nouvelle génération, est ravi. Nous décidons de récupérer les pièces détachées du précédant et de le mettre hors d’état de servir !
La parcelle de La Morère est totalement vendangée et … les deux cuves prévues sont pleines ! Une fois n’est pas coutume : le compte est bon !
Une journée qui s’achève sous le soleil avec des températures printanières.
Demain, nous ramasserons notre très belle parcelle de Cabernet Sauvignon à Soussans ; j’y suis passée pour constater la stabilité de l’état sanitaire (parfait) et le bon goût du raisin.

Les vendanges 2010 - Lundi 11 Octobre: Après la pluie le beau temps !

Ce matin, premier jour de la semaine (comme nous n’avons plus de week-end depuis le 23 septembre, nous avons tendance à ne plus savoir quel jour nous sommes!). La température est encore douce mais le fond de l’air est humide ainsi que le feuillage des vignes. Il faut attendre 10 h pour lancer la machine à l’assaut de la parcelle de Cabernet Sauvignon d’Avensan, elle porte le nom d’Hedi, un de nos vignerons, qui l’a taillé longtemps au prix fait. Vers 15h, la cuve de 150 hl est pleine à Villegeorge, et la parcelle est finie.
Les autres chais tournent au ralenti et ceux qui le peuvent en profitent pour se reposer, se détendre, faire une pause déjeuner plus longue. Tout changement de rythme doit être mis à profit pour recharger les batteries : les vendanges sont un véritable marathon pour nos équipes avec la difficulté supplémentaire de devoir adapter sa vitesse à celle du programme différent selon le jour.
Nous recevons les analyses en fin de journée. Avec étonnement et même une légère pointe de doute, nous découvrons l’IPT (indice de polyphénols totaux : la quantité de tannins, c'est-à-dire la structure du vin) de notre première cuve 2010 : 122 ! Une cuve très tannique atteint rarement 80, au-dessus il s’agit des vins de presse (obtenus par pressurage du marc : les peaux de raisins en fin de macération). C’est notre record pour le moment.
Le programme de ramassage devrait se terminer en fin de semaine ou en début de semaine prochaine. Nous allons commencer l’écoulage de notre première cuve de Château La Tour de Bessan mardi soir. Cela signe la fin de la macération : on sépare le vin de goutte, celui qui coule naturellement de la cuve dans une baille (une énorme bassine !) quand on ouvre la vanne, du chapeau de marc. Celui-ci est pressé, après le décuvage (nos équipes rentrent dans la cuve après dégazage pour la vide). Nous avons un pressoir pneumatique, dernier cri, car nous travaillons la qualité de nos vins de presse.
Donc cette année, nous n’attendrons pas la fin des vendanges pour entamer les écoulages ; notre première cuve (qui bat le record d’IPT) risquerait de perdre de la fraîcheur, du fruit et de gagner en tannins secs et amères.


Emilie organise tous ces chantiers, répartissant les équipes au gré du programme. Une gymnastique qui doit tenir compte des compétences, de la synergie des personnes. Un exercice difficile car nous avons des équipes réduites. Heureusement, il y toujours parmi nos vendangeurs des personnes vaillantes qui peuvent compléter temporairement nos effectifs.
Nous en sommes au 19ème jour depuis le début des vendanges ! Encore quelques jours de courage pour terminer ce millésime en beauté.

dimanche 10 octobre 2010

Les vendanges 2010 - Dimanche 10 10 10!

Température douce (17°C) mais ciel bouché, du gris, du gris et de la pluie. On aurait presque envie de chanter pour éviter le blues (essentiellement dû à la fatigue et au manque de luminosité !) : « toute la pluie tombe sur nous » ou encore « il pleut, il pleut bergère » !
Enfin, Emilie et moi avons droit à une grasse matinée : nous débutons à 9h à Villegeorge. Nos 4 cuves se gouttent particulièrement bien ; les sourires sont sur tous les visages. Programme léger aujourd’hui pour Jean-Denis et Mickaël : deux remontages complets avec aération sur la dernière cuve qui est en début de fermentation ; deux demi aérations sur la 75hl qui commence à montrer des tannins « affirmés » mais n’est qu’à 1030 de densité : on aère le jus pour que les levures continuent leur mission et ne nous laissent pas de sucres non fermentés pour cause de mort prématurée !
A Duplessis, Habib nous accueille avec le sourire. Il est arrivé à 7h pour bien aérer les locaux et éviter un accident : les cuves sont en pleine fermentation et le taux de gaz carbonique est élevé. Nous faisons le point des cuves à refroidir : il faut ralentir la 150hl qui se prend pour une sprinteuse et vient de dépasser la cuve remplie avant elle. Si la fermentation alcoolique s’emballe, les levures risquent de mourir pas excès de température. Notre « chouchou », la 83hl a une couleur noire de jais, des arômes de fruits des bois, de truffe, un côté sauvage qui a beaucoup de charme et de personnalité. Elle contient nos très vieilles parcelles (plus de 60 ans), c’est déjà un assemblage de Cabernet Franc, de Petit Verdot et Merlot. Il y a si peu de récolte sur chacune de ces parcelles que nous ne pouvons pas les vinifier séparément. C’est notre super cuve, de l’extrait, du concentré. Elle est indispensable à l’équilibre du grand vin.
Nous terminons le tour des cuviers par La Tour de Bessan. Jean-Luc entame son troisième week-end de vinification ; il regarde le ciel avec un brin de vague à l’âme. Un peu de soleil, c’est mieux pour profiter de la journée ; c’est un jour pour faire la sieste entre le remontage du matin et celui de l’après midi !
Après la dégustation des cuves en fermentation ; nous montons au laboratoire déguster les cuves finies (ou presque) : il faudra attendre demain pour avoir un résultat analytique ; le laboratoire d’œnologie n’est ouvert que le samedi matin. Le reste du week-end, pas d’analyses !
Ensuite, nous partons avec Emilie faire le tour des Cabernets Sauvignon. Nous avons vite les pieds humides et nos pas font un bruit spongieux, étouffé par celui des coups de fusil (le médocain est chasseur et la trêve des vendanges n’existe pas !). Nous goûtons aussi les Cabernet Franc, qui évoluent très lentement cette année.
Comment établir un programme, en tenant compte de : notre personnel (de plus en plus restreint car nous avons au moins deux personnes en permanence dans chaque chais), les remorques (on ne peut pas ramasser à la main sur un site et à la machine sur un autre), le matériel (il faut changer le trieur de Duplessis). Et il faut aussi décider des capacités des cuves en tenant compte des rendements et des qualités de chaque parcelle. Plus on avance en vendange, plus les choix sont restreints !


Enfin, demain on ramasse la parcelle de Cabernet Sauvignon de Villegeorge qui est à point ; la troupe ne reprendra que mardi. On affinera demain matin le programme de la semaine.

Les vendanges 2010 - Samedi 9 Octobre : grand beau temps et petite pluie en fin de journée !

Dès 8h, il fait bon : plus de 16°C.
Aujourd’hui petites équipes : Jean-Luc est tout seul à La Tour de Bessan, il n’avait plus que la dernière cuve à remonter ; Romain prend son week-end et Hedi est venu à Duplessis préter main forte. A Villegeorge, ils sont deux mais ne vont pas travailler toute la journée : seulement quelques remontages sur les dernières cuves rentrées. C’est à Duplessis que nous ramassons. Thierry est là pour conduire lui aussi les tracteurs ; Tony, Daniel et Franck se relayent de la réception de vendanges à la vigne. Jean-Luc, viticulteur à Moulis et conducteur de machine, s’endort à moitié en faisant le plein de carburant, il a eu une longue journée hier. Michel, arrive, en décalé, avec une seconde machine. Le chantier débute avant 9h ; il n’y a pas de rosée sur le feuillage, il n’est donc pas utile d’attendre. Les rangs de la parcelle des Pins ondulent aux rythmes de batteurs de l’engin qui enjambent la vigne. Les raisins se détachent facilement, abandonnant leurs rafles sur les pieds. Emilie est juchée sur la machine et regarde avec attention le travail effectué ; après un aller-retour la vitesse d’avancement est fixée : il faut la réguler au gré de la charge du pied.
Au cuvier, Habib est content de la qualité de la récolte mais moins de son trieur qui a du mal à passer à la vitesse supérieure. Heureusement, pas d’affolement, Tony puis Daniel se relayent pendant que Miloud aide Habib aux remontages.
Petit tour de contrôles dans nos parcelles de Cabernet Sauvignon afin de préparer le programme de la semaine suivante. Il semble que de la pluie soit annoncée pour lundi…à vérifier la veille, la météo sera plus précise.
Ce sera la semaine décisive : on espère que l’état sanitaire qui est parfait aujourd’hui le restera jusqu’à la fin de la récolte.


En fin de journée, nous avons rempli deux cuves de Merlot et ramassé 3 hectares. Une fine pluie s’installe alors que les machines rentrent pour le lavage et la désinfection ; nous sommes encore passés entre les gouttes !

samedi 9 octobre 2010

Les vendanges 2010 - Vendredi 8 Octobre : deux chantiers en même temps!

Il est 7h30, il fait encore nuit mais la température est douce : 16°C à Cantenac puis 14°C à Moulis où je retrouve Emilie. Habib est là, armé du détecteur de gaz carbonique qui « bip » (mais la valeur affichée n’est pas dangereuse, elle est en dessous de 1,5). Il a ouvert grand les portes du cuvier pour préparer l’espace à l’arrivée de Miloud, son neveu, avec qui il fait équipe cette année. Celui-ci vient de terminer ses études à l’IPC Vins et souhaite partir en Australie ou en Nouvelle Zélande, faire les vendanges dans l’hémisphère sud (en début d’année).
Petite dégustation : nous n’avons que deux cuves pour le moment ; toutes les deux carencées en azote. C’est lié au terroir argilo-calcaire. Il faut rajouter du sulfate d’ammonium car les levures, si elles manquent d’azote risquent de mourir avant la fin de leur mission : transformer tous les sucres fermentescibles en alcool. L’azote fait partie des facteurs de croissance de ces microorganismes qui sont très lunatiques ! Il faut les choyer, les bichonner, leur donner de l’azote au bon moment si le milieu en manque, de l’oxygène par le biais des remontages avec aération et éviter que les températures de fermentation dépassent les 30°C. Les levures sont spéciales, elles fabriquent de l’alcool qui les tue, dégagent du gaz carbonique qui leur pose des soucis (elles sont aérobies : elles ont besoin d’oxygène) et leur activité fermentaire est exothermique : elle dégage de la chaleur !
La première cuve exhale un parfum délicieux de cassis (Habib ne goûte qu’avec l’odorat car il ne boit pas de vin et il a une finesse du sens olfactif telle que la mise en bouche n’est pas nécessaire), la seconde cuve est prometteuse, le fruit commence déjà à s’exprimer, notamment des arômes de framboise.
Par vagues successives, les vendangeurs arrivent. Thierry prend les dernières instructions, nous pose quelques questions et part rassembler ses troupes.
Passage au bureau : il faut faire le café ! Emilie s’en occupe tandis que j’ouvre les volets. Viviane nous manque ; son sourire accueillant nous fait défaut. J’en profite pour brancher mon ordinateur, répondre à quelques mails avant de partir vers Villegeorge où Jean-Denis nous attend. Pendant que nous dégustons, les remontages tournent ; celui de la cuve de la veille tourne sans aération (rentrée hier et levurée le soir, la cuve ne « dégaze » pas encore, la fermentation est à peine commencée).
Nous faisons le point sur les résultats des prélèvements faits par Jean-Denis et Mickaël ; prélever consiste à ramasser quelques grains de raisins sur l’ensemble d’une parcelle puis analyser le jus après pressée manuelle de cet échantillon représentatif. Nous mesurons la quantité de sucre (qui nous donne le degré potentiel) puis l’acidité totale. La couleur du jus est aussi importante, c’est un signe de maturité. Cela nous guide pour décider de l’ordre de ramassage des parcelles.
Troisième station à La Tour de Bessan : passage en revue de nos cuves ; le nombre de remontages s’amenuise. La réception est fin prête pour accueillir les Cabernets Sauvignon.
En fin de journée, bilan de la vendange :
Une cuve de 83 hl à Duplessis, remplie de très belles parcelles de vieilles vignes ; tous petits rendements : nous faisons des paris sur les volumes ramassés. Thierry a une équipe réduite : 6 personnes en moins aujourd’hui. Il fait chaud dans l’après-midi quand les vendangeurs arpentent la parcelle du Chalet ; les conversations se font rares, la fatigue se fait sentir.
A La Tour de Bessan, nous avons rempli une cuve de 150hl de Cabernet Sauvignon ; la dernière remorque arrive vers 18h30.
Nous avons aussi des visites, celle d’acheteurs chinois amenés par Jean-Luc, viticulteur dans l’Entre deux Mers (venu entre le ramassage de ses Merlots et de ses Cabernets !) puis celle de Rémi, arrivé sans rendez-vous, en voisin, finaliser de visu les négociations d’achat, déjà bien avancées par mails interposées. Il représente notre partenaire privilégié et nous tombons d’accord au bout de quelques minutes : chacun faisant un pas pour que ce lien profite aux deux parties.
Une journée bien remplie et un temps magnifique.

Le soleil est déjà en train de se coucher quand les lumières du cuvier s’éteignent.

jeudi 7 octobre 2010

Les vendanges 2010 - Jeudi 7 Octobre : encore du Merlot à Margaux !

Un petit point matinal à Benqueyre Logistique avant de démarrer une journée ensoleillée.
A 8h, tout le monde est sur le pont à La Tour de Bessan, sauf Romain qui a eu droit à un jour de repos (il en profite pour préparer le café des vendangeurs).


Revue des cuves : la première part à l’analyse, sa densité continue à baisser ; la seconde, qui n’a plus de sucre, est tannique mais elle s’est affinée depuis la veille, les N°3 et 4 s’améliorent, la 75/48 est dans une phase ingrate ; la cuve suivante referme ses arômes, il faut agiter les verres pour la faire s’exprimer ; le rosé poursuit sa fermentation ; et notre cuve de Cabernet Sauvignon est plus que prometteuse : deux demi- remontages et on n’y touche plus jusqu’à l’écoulage.
Passage à Villegeorge pour déguster les trois cuves : les deux premières se structurent joliment, la troisième fermente doucement et exhale de délicieux arômes de fruits des bois ; elle promet !
Troisième étape à Duplessis : deux cuves en dégustation ; nous faisons connaissance avec celle qui a été remplie la veille : du bon jus de raisin pour le moment. Habib nous rappelle qu’il préfèrerait des vannes à boules plutôt que des vannes papillons : il s’agit des robinets des cuves ; effectivement, le second modèle est nettement plus pratique pour les vinifications. Encore une amélioration technique à apporter, qui facilitera les premiers remontages.
Passage au bureau pour quelques travaux administratifs avant de repartir pour La Tour de Bessan où j’ai un rendez-vous à 10h. Emilie G. de La Passion des Terroirs vient avec un client chinois, je fais la connaissance d’un couple qui parle parfaitement français. Nous faisons un tour du chai pour présenter la propriété et ses choix techniques, puis revenons en salle de dégustation pour leur faire découvrir les millésimes 2006 et 2007 de Château La Tour de Bessan et Château de Villegeorge puis terminons par Château Duplessis 2007 (notre seule propriété sur terroir argilo-calcaire). Les vins se présentent bien, nos hôtes posent des questions pointues, et prennent des photos (ma tenue de vendange est très peu protocolaire !).
Retour à Villegeorge pour voir passer la dernière benne de la matinée ; Jean-Denis est satisfait de la qualité de la récolte. Thierry et Elisabeth nettoient les paniers et Franck la remorque, avant de faire une pause pour le déjeuner.
Le ciel est bleu, il fait déjà chaud : 25°C !
L’après-midi est estivale. Les vendangeurs souffrent de la chaleur mais le bonheur se lit sur leurs visages et l’ambiance est détendue : on prévoit de mettre Thierry dans la benne en fin de vendange ! Cela fait partie des traditions, mais en général, notre chef de culture (grand sportif) ne se laisse pas attraper comme cela.
A la fin de la journée, nous avons rentré une cuve supplémentaire et enfin fini les merlots sur graves.
Retour demain à Moulis pour vendanger les vieilles vignes de Cabernet Franc et de Merlot.

mercredi 6 octobre 2010

Les vendanges 2010 - Mercredi 6 Octobre 2010: encore un blessé dans notre équipe!

Vendredi dernier dans la soirée, Emilie m’annonçait le forfait de Jean-Claude, notre chauffeur principal, victime d’une mauvaise chute chez lui dans la soirée. L’homme était furieux contre lui-même et souhaitait reprendre à tout prix mais son médecin lui a donné 15 jours d’arrêt.
Ce matin en allumant mon ordinateur, je trouve le message de Viviane (notre responsable administratif et comptabilité), elle m’annonçait sa chute hier en faisant son jogging (c’est aussi une marathonienne !) qui lui a valu une épaule cassée. Elle est arrêtée pour 45 jours ; il faut donc trouver une solution transitoire pour toutes les saisies de stocks, les factures et la paye (en particulier celle des vendangeurs !).
Le temps est au beau fixe et la température clémente ce matin (13°C), un beau lever de soleil éclaire la salle de dégustation de La Tour de Bessan où je suis seule face à mon ordinateur en attendant que les équipes arrivent. Petit temps de méditation dans le calme (seule la ventilation du cuvier qui chasse le gaz carbonique perturbe cet instant de douceur !).Emilie, Jean-Luc, Hedi et Romain arrivent ; les pompes se mettent en marche. Notre maître de chais mesure la densité et la température de chaque cuve avec attention et reporte les données avec soin (nous admirons tous sa belle écriture !). Quand tous les échantillons sont prêts, nous penchons notre nez sur notre verre, goûtons le jus en fermentation en le faisant rouler sur notre langue et en aspirant de petites bouffées d’air (ce n’est pas glamour du tout, mais efficace pour mieux ressentir les arômes et la texture du liquide). La première cuve montre des tannins bien présents : Jacques Boissenot, qui passe plus tard dans la matinée, la programme pour un écoulage la semaine prochaine. Ce sera le cas aussi de la seconde qui a terminé ses sucres. Encore un chantier à planifier tout en continuant les vendanges !
A Villegeorge, nous goûtons les trois cuves : arrêt progressif des remontages sur la seconde cuve ; la troisième démarre lentement sa fermentation alcoolique, elle est à 20°C. Sa couleur s’est intensifiée depuis hier ; ses arôme de fruits rouges envahissent le cuvier lors du remontage. Jean-Denis est satisfait de ses trois élèves ; nous lui annonçons la suite de la récolte pour le lendemain : encore des Merlots avant de passer aux Cabernets Sauvignon.
Duplessis ensuite, après un passage au bureau : il faut faire le café pour la troupe (moment important en ce milieu de matinée, petite pause conviviale, impossible à supprimer !). Nos vendangeurs ont « attaqué » (qui veut dire commencé et non agressé !) la parcelle des Pommiers, qui doit son nom au verger situé en bordure de rangs. Elisabeth et Katia sont au tri, Daniel surveille aussi la vendange avant d’amener la remorque au cuvier.
Habib a retrouvé son assistant, parti hier soir plus tôt pour cause d’études. Il a l’air très satisfait et détendu. Le tuyau de vendanges a changé de cuve ; il m’annonce que l’on remplit la 150/4 qui a déjà reçu une charge des Pommiers. Nous goûtons la N°1, remplie la veille ; sa couleur est prometteuse mais notre responsable de chais est un peu déçu. Nous le rassurons : sa couleur va se densifier de jour en jour, comme chaque année, pas d’inquiétude pour le moment.
Une halte au bureau puis je repars à Tour de Bessan faire le point avec Emilie Van Maele. Elle m’accueille avec un grand sourire: je pense que l’on pourrait lui décerner la palme pour son accueil !
Jean-Luc me fait le point après le passage de Jacques Boissenot du haut du conquet qu’il est en train de réparer aidé d’Alain de Brane Cantenac, un homme habile et irremplaçable pour les interventions de ce style. Hedi et Romain s’affairent aussi autour de cet élément indispensable pour la suite de nos vendanges.
En fin de matinée, je reçois un mail de mon beau-frère Olivier m’annonçant une commande urgente pour la restauration italienne (c’est un fervent romain et il a de très bonnes relations dans la capitale italienne) ; je le rassure : les vins sont disponibles, il pourra donc les acheminer dès demain. Emilie, qui est de permanence à Tour de Bessan va préparer les vins et je m’occuperai de facturer.
Nathalie qui suit notre comptabilité me rassure, Michèle avec qui elle travaille viendra nous dépanner. On s’organise en attendant le retour de Viviane.
Retour à Duplessis où la parcelle des Pommiers est terminée ; on vendange la parcelle de vieilles vignes derrière le cuvier pour compléter la cuve; une demi-heure de plus pour notre courageuse troupe qui déménage demain sur Cenot.
Emilie et moi parlons du programme de ramassage et allons faire un petit tour à La Morère où se trouvent 3 parcelles de Merlot ; on devrait en ramasser deux en fin de semaine si la technique et la main d’œuvre sont au rendez-vous !




mardi 5 octobre 2010

Les vendanges 2010 - Mardi 5 Octobre: enfin à Duplessis!

La température matinale de 14°C est agréable. La pluie a cessé, la nuit a miraculeusement séché  le paysage ; seules les flaques témoignent des trombes d’eau tombées la veille. Notre pluviomètre moulissois indique 30 mm. Ce n’est pas rien !
Emilie et moi commençons notre tour quotidien par La Tour de Bessan : c’est un jour « avec » où tout se goute bien ; Emilie se demande si c’est un jour « fruit ». En effet, le calendrier lunaire indique des périodes différentes (racines, fruits…) et cette période-là est favorable à la dégustation.
Les remontages programmés vont en diminuant ; nous ajoutons quelques tâches (qui attendaient un moment de disponibilités de nos équipes) avant de partir vers Villegeorge. Nous découvrons la « tête » de la cuve remplie hier ; elle montre une couleur de bon aloi. Les deux autres cuves ont bien progressé et se gouttent mieux de jour en jour. On diminue les remontages de la première cuve dont la densité est proche de 1030, la seconde aura ses deux aérations quotidiennes.
Nous goûtons le second vin 2009, histoire de contrôler son évolution : il faut se remettre au goût du vrai vin ! Après les notes sucrées, le fruité très expressif des cuves de Merlot, le vin se défend bien. Le nez mêle harmonieusement fruits rouges et léger boisé (l’élevage en barriques ne représente que 22%, le reste du volume est élevé en cuves). La bouche est charnue, bien équilibrée, le vin est plaisant, sur le fruit avec une finale fraîche.
Duplessis : nous voici déjà sur le terrain des vendangeurs ; la joyeuse troupe se trouve à gauche de la belle allée qui serpente entre les arbres centenaires. Daniel et Elisabeth trient les raisins, l’air satisfait : c’est très joli ! Habib a reçu sa première remorque ; elle se vide directement dans l’érafloir-fouloir, elle est difficile à mettre en place au premier essai, il est plus aisé de vider dans un conquet (plus large). Heureusement, les plus expérimentés guident ceux qui apprennent leur métier pour la première année.
A la fin de la journée, la cuve de 173 hl est pratiquement pleine. Ali et Elisabeth aident Habib à vider le tuyau de vendange : énorme serpent rouge qui fait le lien entre la cuve et la pompe à vendange.
Les bottes pataugent, le jet d’eau arrose, le nettoyage bat son plein.

Emilie est à Tour de Bessan en train de faire les analyses des prélèvements que nous avons effectués ensemble dans l’après-midi, afin de faire un point sur nos parcelles de Cabernet Sauvignon. Je l’appelle et nous échangeons avec Thierry pour bâtir le programme de demain : finir les quelques rangs des 3 Pièces puis ramasser ensuite les vieilles vignes en commençant par les Pommiers. Thierry sait qu’il y passera plus de temps car les pieds sont plantés à une densité de 10 000 pieds à l’hectare ; les rangs sont étroits : 1 m seulement au lieu de 1m30 ou 1m50. Il n’y aura qu’un vendangeur par rang. D’ordinaire, il y en a deux, dos à dos.
La journée s’achève, il fait bon : plus de 21°C, la lumière baisse, les oiseaux chantent. Encore une journée qui s’envole !

lundi 4 octobre 2010

Les vendanges 2010 - Lundi 4 Octobre: une demi journée de récolte et un atelier vinification au Château La Tour de Bessan

Nous commençons à 8h, la température est élevée contrairement à la semaine précédente, il fait 18°C. Le ciel est couvert .

Tour quotidien de nos cuves, nous stoppons les remontages sur les premières cuves ; notre numéro 2 part en échantillon au laboratoire : elle est en fin de fermentation alcoolique. Les dernières cuves prennent de la densité, se structurent. Jean-Luc et Hedi démontent le roulement du conquet ; il est commandé et la pièce devrait arriver demain.
A Villegeorge, la troupe finit la première benne quand nous arrivons sur place ; les mines sont reposées (en particulier pour les vendangeurs extérieurs à nos équipes qui ont pu bénéficier de deux jours de repos). On me demande des nouvelles de la soirée de samedi ; je remercie de la part de nos hôtes, repartis heureux de cette journée de vendanges communes. Elisabeth, juchée sur la remorque, effectue le tri de la récolte ; elle est tout sourire et déclare s’être beaucoup amusée !
Un tour au cuvier pour déguster nos deux cuves en attendant que la troisième soit remplie.
A 11h45, notre troupe a fini la Vieille Vigne de Villegeorge ; la remorque est vidée quand la pluie commence à tomber. Ce sont d’abord quelques gouttes, puis une belle averse. Coup de fil à Thierry puis Emilie. Nous décidons d’arrêter pour la journée. Sage décision car la pluie et les rafales de vent ne cessent guère toute l’après-midi. Une pluie bénéfique pour la nature : la Jalle de la Morère à Moulis était totalement à sec (ce qui est assez rare à cette époque de l’année).
A 15h30, nos touristes accompagnés d’une charmante guide arrivent directement au cuvier pour l’atelier de vinification. Ils viennent du Château Loudenne où ils ont pu vendanger et déjeuner (avec les vins des 4 Médocaines). Je leur explique la vinification en français tandis que leur accompagnatrice (qui connait bien les lieux) traduit avec aisance mes propos en anglais. Il y a beaucoup de francophones dans ce groupe : nos fidèles québécois (nous n’avons pas de groupe de touristes sans notre équipe du Québec) ainsi que des brésiliens qui parlent parfaitement français. Les questions sont nombreuses, parfois déroutantes : est-ce que le vin devient limpide quand il n’y a plus de sucre ? Le sucre ne se voit pas mais se mesure, cela nous semble évident. Je reprends les différentes étapes de clarification du vin sous l’oreille attentive de nos hôtes. Une jeune québécoise me demande si le vin est prêt ! Ils sont en train de goûter du moût de Merlot en fermentation : il y a encore beaucoup de sucre non fermenté. Je lui réponds qu’il faut finir les vendanges et les vinifications avant de parler réellement de vin. La deuxième cuve goûtée a presque terminé ses sucres (il en reste une dizaine de gramme), l’alcool se perçoit bien ainsi que les tannins. Une jeune asiatique me pose des questions sur le nom de ce jus et me demande d’épeler le mot français : « moût ». Ce n’est pas encore du vin ; je rappelle qu’il faut être patient : au moins deux ans entre la récolte et la mise à disposition des bouteilles. Notre jeune québécoise s’interroge sur l’âge des vignes ; elle ouvre de grands yeux quand je lui dis que nous travaillons sur 20 ans pour établir un vignoble : arrachages et replantations doivent être faits régulièrement pour maintenir l’équilibre et pouvoir produire de grands vins. Un échange intéressant qui nous permet de partager notre savoir-faire et notre passion avec des amateurs qui nous font le plaisir de venir en curieux, parfois du bout du monde, pour découvrir les coulisses du vin.
Demain, nous espérons (la météo le dit) que le temps reviendra au beau et que nous pourrons enfin commencer la récolte à Duplessis. Sinon je crains qu’Habib ne s’impatiente : il gère avec beaucoup de sérieux les vinifications à Moulis et c’est la seule des trois propriétés à ne pas avoir une seule cuve remplie.

Les vendanges 2010 - Dimanche 3 Octobre

Aujourd’hui, seules les équipes des chais de La Tour de Bessan (Jean-Luc, Heidi et Romain) et Villegeorge (Jean-Denis et Mickaël) sont là. Emilie et moi faisons une station dans chaque cuvier pour faire le planning du jour en dégustant avec les maîtres de chais, chacune des cuves rentrées. Celle du Fouquet’s, première cuve de Cabernet Sauvignon arbore déjà une teinte superbe, comparable à celle des Merlots ; l’analyse nous confirme les résultats des prélèvements avant récolte : 12°6 ! Un très beau degré pour ce cépage moins riche en sucres naturels que le Merlot. Romain s’endort debout, Jean-Luc lui donne son après-midi afin qu’il commence la semaine en bon état physique ! Ensuite, un petit tour de vignes centré sur les parcelles de Merlot à ramasser ; nous devons établir le planning pour le lendemain.
C’est décidé, nous ramasserons lundi matin la vieille vigne de Villegeorge ; la troupe devrait la vendanger dans la matinée. Ensuite nous irons à Duplessis : deux jours de vendanges pour ramasser les Merlots qui sont mûrs.
Le temps est au beau et il fait chaud l’après-midi : 29°C !

Le Fouquet's au cœur des vendanges

« Attention à ne pas mettre les feuilles avec le raisin », dit Pascale, lingère de métier qui, aujourd'hui, trie les baies. Elle parle à Jérôme, directeur financier de l'hôtel Fouquet's Barrière, porteur de hotte pour l'occasion. Pour la deuxième année, le palace parisien et Marie-Laure Lurton, vigneronne médocaine, sont partenaires d'une opération de soutien en faveur du reboisement de la forêt des Landes.
Pierre Ferchaud, directeur général de l'hôtel Fouquet's Barrière, explique la démarche : « Outre son but caritatif, les Vendanges du Fouquet's sont conçues comme un projet écologique, humain et social. Il offre l'occasion aux salariés des entreprises partenaires d'échanger leur savoir-faire, en dehors de toute notion hiérarchique, et de tisser des liens qui permettent ensuite, sur notre lieu de travail, d'affronter les difficultés. »
Reboisement des Landes
L'année dernière, c'est au château Villegeorge - AOC Haut-Médoc - à Avensan qu'ont eu lieu Les Vendanges du Fouquet's. Le vin qui en est issu, mis aux enchères, a permis de récolter 50 000 euros. Cette somme servira au reboisement de la forêt des Landes et à la recherche sur la biodiversité. Le président de la CdC du Gabardan, le conseiller général et d'autres élus de la Communauté de communes étaient présents samedi avec les employés du Fouquet's, et les locaux qui travaillent dans les vignobles du château La Tour de Bessan, autre propriété de Marie-Laure Lurton, soit une trentaine de personnes.
Point de sécateurs en or pour couper les grappes, pas plus que tee-shirt et tabliers ne portaient la griffe d'un grand couturier. Pas de « bling-bling » en somme. Les postes étaient occupés en fonction des souhaits et de la morphologie de chacun : les plus costauds et les plus habiles étaient porteurs. Il y eut bien quelques coupures et quelques heurts mais qui n'occasionnèrent que des plaies bénignes.
Au bilan, 1 à 2 hectares ont été vendangés, 9 tonnes de raisin récoltées, ce qui devrait produire 60 hectolitres de château-la-tour-de-bessan, cru bourgeois AOC Margaux millésime 2010. Il y a une suite à ces vendanges ; Marie-Laure Lurton nous la dévoile : « Le 6 décembre, à l'hôtel Fouquet's, se tiendra la soirée de vente aux enchères du Fouquet's. »
« Il sera procédé à la vente de la récolte 2010 du château La Tour de Bessan avec, en exclusivité, de prestigieux grands contenants. Plus de 1 500 flacons seront proposés aux enchères. »
Sud Ouest, par Louis Le Cor

dimanche 3 octobre 2010

Les vendanges du Fouquet's et du Pays du Gabardan au Château La Tour de Bessan

Il est 8h, le premier samedi d’octobre, nous attendons l’équipe du Fouquet’s Barrière (qui a passé la nuit dans les Landes) ainsi que huit représentants du Pays du Gabardan. Le petit déjeuner, préparé par Emilie Van Maele et Viviane, les attend dans la salle de dégustation.
Emilie et moi profitons du retard de nos hôtes pour faire la revue de nos cuves: dégustation de chacune d'entre elles avec Jean-Luc; le programme de remontages est prêt quand nos partenaires de la journée arrivent.
Un léger contretemps (un roulement de notre conquet à vendange menace de céder), nous amène à retarder le programme. A 9h15, notre vaillante troupe se rapproche à pied de la parcelle de Cabernet Sauvignon qui se trouve au fond de la Verdotte. C’est une de nos meilleures parcelles, la plus précoce pour ce cépage. Un arrêt devant la façade de notre salle de dégustation pour prendre une photo : nos polos oranges qui portent les logos du Fouquet’s et de La Tour de Bessan sont arborés avec fierté par tous les participants. Notre équipe est donc confortée par ces 28 partenaires ; hormis l’équipe du palace parisien, trois personnes de Ricoh (notre généreux sponsor de l’édition 2009) accompagnent Corinne Grapton, charmante et dynamique représentante de la direction. Nicolas Ricat, du Groupe Lucien Barrière, arrive en milieu de matinée par ses propres moyens. C’est lui qui nous a mis en relation avec Serge Jourdan, président de la communauté de communes du Gabardan ; il a une maison secondaire dans les Landes et connaît bien le maire de Losse pour participer régulièrement aux fêtes locales (une activité très prisée sur ce territoire !). Puis nos marraines, Nora Barsali (qui nous a soutenus pour la première édition) et Yolaine de la Bigne (rédactrice en chef de Néoplanète) nous rejoignent en début d’après-midi.

Pierre Ferchaud (qui a succédé à Eric Boonstopel à la direction générale de l’Hôtel Fouquet’s Barrière,) se révèle un vendangeur assidu. C’est aussi l’occasion pour lui de faire mieux connaissance avec une partie de sa nouvelle équipe.
A 12h30, deux bennes sont déjà rentrées au cuvier ; nous partons pique-niquer dans le parc de Brane avec la bénédiction de mon frère Henri et de mes parents. Le ciel est bleu, le soleil brille, tout le monde apprécie l’ambiance détendue. Romain distribue les amuses bouches tandis que Jean-Denis sert le champagne offert par Pop Earth qui soutient notre action. Chacun se voit distribuer un panier, en bois cette fois ci ! Il contient le pique-nique préparé par l’Officier de Bouche.
A 14h, les participants réclament  la reprise du travail ! Nous attendons quelques minutes l’arrivée des marraines puis la troupe repart pleine d’entrain. Les coupeurs s’activent, certains profitent de ces instants en pleine nature, pour garder le silence, d’autres parlent, s’interpellent. Tout le monde s’entraide ; il y a plusieurs personnes dans chaque rang et le chantier avance avec entrain. Certains contrôlent le tri sur la remorque et réprimandent avec bonne humeur les coupeurs qui mêlent feuilles et reverdons (ces petites grappes acides qui poussent en haut des rangs) aux belles grappes mures.
Il est 17h quand la récolte s’arrête : la  6ème benne est pleine. La cuve 85/51 est quasiment remplie. Notre troupe aura passé 5h30 à travailler ; les courbatures se font sentir, surtout chez les parisiens !  On repasse au cuvier, les curieux posent des questions à Jean-Luc, suivent le parcours du raisin jusqu’à la cuve, jettent un œil intéressé aux fiches de fermentation. Puis Nicolas, notre photographe attitré, prend une photo de groupe dans le cuvier avant que de l’on se sépare momentanément.

Il est 20h30, tout le monde s’est mis sur son trente et un pour fêter au Château Desmirail la fin de cette magnifique journée. Mon frère Denis, qui a porté la hotte toute la journée à nos côtés, nous héberge dans sa belle salle de réception. C’est l’échange des cadeaux : Jérôme offre un somptueux bouquet de la part du Fouquet’s Barrière  à Yolaine, Corinne et moi. Emilie, aidé de mon époux et de Bruno David (directeur de La Passion des Terroirs et lien originel entre Christian Rossi et moi-même) distribuent les magnums de Tour de Bessan à tous nos vendangeurs du jour. Les yeux brillent, les sourires sont sur tous les visages, les conversations vont bon train. Jacques Boissenot, notre œnologue conseil est venu avec son épouse ; il nous a aidé à assembler la cuvée de Villegeorge 2009 réalisé avec les vendanges du Fouquet’s.
Après le champagne, nous passons à table. Chaque partenaire s’exprime : on sent l’émotion, le bonheur d’être ensemble. Pierre Ferchaud prend la parole avec chaleur: il parle d’amour, de passion. Ce sont véritablement des élans humains, des rencontres qui nous ont permis de construire ensemble cet incroyable partenariat. Mon voisin de gauche, Serge Jourdan, n’en revient pas : pourquoi nous avoir choisis? Il semble ébahi par l’ampleur de la tâche. Cet homme droit, nous a conquis ; maire d’une commune de 300 habitants (depuis 1977), il est devenu Président de la Communauté des Communes de Gabardan. La majorité des maires se sont rassemblés autour de ce projet : la plus grande ferme photovoltaïque d’Europe (300ha !) établie sur des sols infectés par le fomès, un champignon qui détruit le pin. Michel Herréro, conseiller régionale des Landes, qui est là avec nous, m’a expliqué la veille le combat de cette communauté de communes pour défendre son territoire et assurer la survie de ces villages. Voyant que les poutres qui tenaient les panneaux photovoltaïques venaient de Roumanie, nos landais n’ont eu de cesse d’utiliser le pin des Landes et de faire venir des ateliers de transformation pour adapter le bois à sa nouvelle destinée. Désormais, afin de sortir du cercle infernal, ils souhaitent développer leur zone d’activités afin de créer des emplois en vue de passer la population de 3 500 à 5 000 habitants. Ces hommes, fiers de leur culture, ont décidé de prendre leur destin en mains. Ensemble, quelles que soient leurs couleurs politiques, ils ont choisi de s’unir pour leur terre. Chapeau bas ! Serge nous invite officiellement à la plantation des premiers arbres pour la sainte Catherine en 2011.
La vente aux enchères de notre dernier né (la récolte 2010) est prévue le 6 Décembre ; nous profiterons de l’occasion pour programmer une réunion de travail. Ce sera l’occasion de voir notre nouveau parrain, Philippe Faure Brac, meilleur sommelier du monde. Chacun souhaite être fidèle à son engagement, notre partenariat tri partite fonctionne. La rencontre du monde rural (le Médoc et le Gabardan) et du monde du luxe parisien (l’Hôtel Fouquet’s) se passe dans la joie et la bonne humeur. Le diner se termine par une dégustation d’Armagnac millésimé. Jean Paul ne résiste pas à la tentation et ce n’est pas le seul !

Et le moment de se séparer arrive, trop tôt ! On s’embrasse avec affection. Quelle merveilleuse journée et quelle superbe aventure à construire ensemble!