mercredi 24 octobre 2012

PREPARATION DES ECOULAGES

 
Les vendanges étant terminées depuis mercredi dernier, le reste de la semaine a permis aux équipes de la vigne de faire du rangement. Le temps étant très pluvieux, ils ont apprécié d’être à l’abri en particulier vendredi où nous avons eu droit à des pluies diluviennes. Mardi matin, Habib était tout fier de nous montrer le résultat du travail de Sandrine et Elisabeth : l’ancienne cuisine des vendanges et les deux ateliers de Duplessis étaient débarrassés du fatras habituel et balayés; une forme de renaissance!

À Duplessis, comme à La Tour de Bessan, pour monter sur certaines cuves, il est impératif d’utiliser un harnais. C’est une attraction pour certains visiteurs! Mais une sécurité indispensable pour nos équipes.

Samedi dernier, Eric Boissenot est arrivé comme prévu à 8h30 pour faire le tour des cuves ayant fini leur fermentation alcoolique. Il était satisfait du résultat global et ne voyait pas d’urgence à commencer les écoulages. Nous avons donc attendu lundi pour écouler la première cuve de La Tour de Bessan. Emilie avait établi un programme pour la semaine, distribuant les “décuveurs” en fonction des cuviers. C’est Alexandre qui est rentré le premier dans la cuve pour enlever le marc; celui-ci est ensuite pressé dans le Sutter. Ce pressoir possède une membrane pneumatique qui, en se gonflant, assure une pression sur le marc, libérant ainsi les vins de presse. Cette année, Eric nous a demandé de séparer les presses en barriques, afin de les goûter quelques jours après, quand elles auront déposé leurs lies et perdu une partie du gaz de fermentation. Les années précédentes, Emilie et moi avions la lourde tâche de faire le tour des chais et de goûter, le jour même quand cela était nécessaire, ou le lendemain, ces vins de presse épais, aux tannins souvent bruts. Nous voilà allégées de ce délicat travail de préassemblage.
A Villegeorge, Jean-Denis remonte quelques barriques de Villegeorge 2011 pour pouvoir y mettre ses vins de presse; ensuite il procédera à l’écoulage de notre première cuve de l’année, vendangée avec les équipes de l’Hotel Fouquet’s Barrière, Ricoh, Pomona et le Pays du Gabardan.

VOYAGE AU PAYS DU SOLEIL LEVANT


Les vendanges à peine commencées, j’ai dû partir à Tokyo assurer la promotion des vins familiaux. Depuis plusieurs mois, il était prévu que je sois sur place du 09 au 15 octobre.
Cela faisait déjà 9 ans qu’avait eu lieu mon premier voyage au Japon; c’était aussi pendant les vendanges; il y avait eu un court arrêt de la récolte entre les Merlots et les Cabernet Sauvignon, je n’avais pas tout manqué.
J’ai donc vécu cette semaine difficile de récolte par mail interposé : fichier de rentrée de vendanges et texte du blog m’ont permis de suivre à distance ce moment délicat de la production du vin.






A Tokyo, j’ai reçu un accueil chaleureux et plein d’attention.
Dès mon arrivée, avec trois heures de retard dû à une réparation à Roissy, j’ai pu rencontrer la famille Yoda, que nous connaissons depuis 10 ans. Quelques semaines avant, Masao et Akiko étaient venus faire un tour en bordelais et nous avions pu les accueillir à La Tour de Bessan puis à diner chez nous.
Papa Yoda (je ne lui connais pas d’autre nom), 87 ans, était en pleine forme. Cet homme dynamique, très courtois et prévenant, était ravi du magnum de Villegeorge 1973 que je lui ramenais. Je savais depuis peu que c’était l’année où il avait fondé CTC (Century Trading Company), son entreprise d’importation de vin. Après quelques photos souvenir, nous avons pris le thé vert, traditionnel au Japon. Nous sommes toujours reçus dans un petit salon réservé aux invités : les bureaux sont de grandes pièces grises où les salariés travaillent côte à côte.
Nous avons relu et corrigé le programme de ces quelques jours. Je devais assurer la promotion de nos vins dans le plus grand magasin de Mitsukoshi (le plus prestigieux) qui draine une clientèle de gens aisés. L’entreprise avait organisé une “French Fair” au 7ème étage de l’immeuble où l’on pouvait trouver tout un tas d’article français, des vêtements, des sacs, des montres…des produits alimentaires et enfin du vin.
Aidée d’une traductrice efficace, et très commerçante, Nanako, j’ai pu communiquer avec les clients intéressés par les vins de Bordeaux et étonnés, la plupart du temps, de notre photo de famille (Les Lurton du Vin) qui décorait le fond du stand. Amateurs de vins, les tokyoites sont des gens aimables et discrets. Difficile de savoir s’ils aiment votre vin ou s’ils sont très polis! Quoi qu’il en soit, j’ai pu dédicacer de nombreuses bouteilles, à mon nom mais aussi à celui de mes frères et soeurs: Thierry pour Camarsac, Sophie pour Bouscaut, Henri pour Brane-Cantenac, Gonzague pour Durfort Vivens et Bérénice pour Climens et Cyprès de Climens.
Mes horaires étaient souples 11h/18h avec une pause déjeuner et une pause café dans l’après midi : un rythme proche des vacances!

Nous avons pu apprécier la diversité de la cuisine japonaise : “chabou-chabou” où l’on plonge une viande coupée très finement dans un bouillon de légumes; c’est tout à fait délicieux. Les sushis et sashimis sont bien connus des français. Le boeuf de Kobé est une spécialité, généreuse en calories mais très délicate en terme de goût.
Malheureusement mes cours de japonais, assez lointains, ne m’ont pas permis de prononcer d’autres mots que “aligato gosaïmas” : merci beaucoup, terme le plus usité au Japon. Quant à la courbette de rigueur lors des présentations, je l’ai beaucoup pratiquée ainsi que l’échange de cartes professionnelles.
Un voyage bien agréable tant nos hôtes sont prévenants, calmes et accueillants.

Le retour mardi a été tout de suite suivi de la dégustation de l’ensemble des cuves des trois chais : ce fut très positif; malgré les aléas climatiques, la récolte fut rentrée à temps donnant des futurs vins prometteurs. Bravo à Emilie et à toute l’équipe!