lundi 1 mai 2017

LE GEL A FRAPPE LE BORDELAIS et nos propriétés avec

Le premier épisode de gel est survenu le vendredi 21 Avril. En ce qui nous concerne, il a touché nos parcelles d’Avensan ( Château de Villegeorge). Les bouts des rangs, situés plus bas ont été les plus sévèrement touchés ainsi qu’une parcelle de vieux Merlot. À ce stade là, nous n’étions pas inquiets pour la future récolte, seuls quelques pieds montraient des pampres brulées.
La semaine suivante, le jeudi 27 Avril, la température nocturne a encore chuté, accompagnée d’un vent glacial. Cette épisode a été catastrophique pour nos vignes : le vignoble est touché à plus de 80%. 100% pour les Cabernet Sauvignon. Seule une parcelle de Merlot semble avoir été miraculeusement épargnée. Le lendemain et le surlendemain, les températures sont encore passées en dessous de 0°C.

À Margaux, nos parcelles du Château La Tour de Bessan sont diversement touchées en fonction des communces : Soussans et Cantenac sont fortement impactées (soit 54% de notre surface en production). Arsac tire son épingle du jeu, c’est la seule zone où la couleur verte des feuilles l’emporte sur le gris des pampres gelées.

C’est un coup dur pour la viticulture bordelaise car toutes les appellations sont touchées.
En ce qui nous concerne, nous allons attendre quelques années avant de nous en remettre. Les derniers millésimes ne nous avaient pas permis de faire des rendements suffisants. 2016, très impacté par la sécheresse, nous a donné des rendements de 36 hl/ha pour La Tour de Bessan et 31 hl/ha pour Villegeorge, c’est trop faible. Notre seuil de rentabilité se situe aux environs de 45 hl/ha; on est loin du compte. Nous partons sans réserve de stock. Nous ne sommes pas non plus assurés : les assurances “aléas climatiques” sont trop élevées. Seule la grêle est assurée.

Il va donc falloir serrer les dépenses, ce qui était déjà le cas et garder l’espoir que la nature ne va pas nous réserver d’autres mauvaises surprises.

Merci à toutes celles et ceux qui nous envoient des encouragements, cela nous touche et nous redonne l’envie de continuer à donner le meilleur de nous mêmes pour produire des vins de plaisir et de convivalité.


Souhaitons que cet accident climatique soit l’occasion pour la viticulure de se souder et pour les consommateurs de comprendre un peu mieux la difficulté de ce métier.

photos : Avensan, après le gel du 21 Avril
                                                                 


Avensan, après le gel du 27 Avril 

 Arsac, les pousses de l'espoir !


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