vendredi 24 septembre 2010

Les vendanges 2010 - J1

Comme chaque année, la pression monte à l’approche des vendanges ; nous avions programmé l’accouchement précoce le 20 septembre et il est repoussé au 23.
Les équipes sont prêtes : depuis quelques jours, elles harcèlent Thierry Reyne, notre chef de culture qui dirige la troupe de vendangeurs, pour savoir « quand ». Quand commencent les vendanges ?
C’est une question très importante pour les vendangeurs mais ils ont du mal à comprendre que la réponse n’est déterminée qu’au dernier moment, malgré la compétence de l’équipe technique et son passé (26 millésimes pour l’une et le 12ème pour la seconde !). C’est le top départ qui annonce la délivrance ! Celle de l’équipe dirigeante, qui prend la responsabilité de lancer le ramassage de la récolte, soulagée de laisser l’énergie des vendangeurs se libérer dans l’action. Mais délivrance aussi pour les équipes des chais qui sont prêtes (même si la veille on découvre par hasard que …le disjoncteur général a des défaillances, et qu’il faut remplacer d’urgence le variateur du conquet !). Le rêve serait de faire du vin sans électricité !

Donc le jour J est arrivé. Les vendangeurs sont heureux de se retrouver et piaffent d’impatience. Ils se retrouvent au bout des rangs, un panier et une épinette à la main ; certains portent la hotte. Enfin, les premières grappes sont déversées sur la table de tri, on élimine les quelques feuilles (souvent sèches) et les grappes flétries. La première parcelle ramassée vient d’une jeune vigne, une plante, qui a souffert sur un sol de graves manquant cruellement d’eau. Les raisins se sont concentrés, les baies sont petites. Jean-Luc, notre maître de chais du Château La Tour de Bessan et Hedi, son coéquipier pendant les vendanges, accueillent avec bonheur la première remorque de vendanges du millésime. Le conquet à bandes se remplit, un « bong » ponctuant la fin du remplissage. Chaque livraison de vendange est accompagnée d’un bon qui en donne l’origine précise. Hedi prend la température : 15,5°C pour la première remorque. La pesée se fait dans le conquet. Jean-Luc fait l’addition, charges après charge et nous annonce à la fin de la parcelle que « la cuve est pleine » à notre grand étonnement. En réalité, c’est la benne de rafles qui est pleine mais la cuve ne l’est pas encore : les grains étant petits, il y a plus de rafles que de baies !

En début d’après midi, les vendangeurs se rendent sur la parcelle N°16 dont les raisins sont heureusement d’une taille à peu près normale. La chaleur humide est incommodante et la pluie annoncée par toutes les météos n’est pas au rendez vous.

La première journée de vendanges s’achève, le premier remontage de notre cuve N°1 donne un jus rose foncée, le degré moyen est de 14° mais il devrait augmenter lors du second remontage avec la libération des sucres. Peu à peu, chacun rentre chez soi et le silence s’installe à La Tour de Bessan. Une belle première journée qui laisse tous les espoirs possibles sur une récolte hors norme : petits rendements mais très beau potentiel.