mercredi 31 octobre 2012

VIN DE GOUTTE, VIN DE PRESSE ET DECUVAGE


Aujourd’hui, notre équipe féminine de décuvage a décidé de réitérer l’exploit et de s’attaquer à une grosse cuve! En effet, Emilie et Sylvia, un peu chahutées par leurs collègues masculins (en particulier, Jean-Luc, notre maitre de chais) sont descendues dans une cuve de 150 hl pour enlever le marc à la pelle. Hedi était chargé de surveiller l’état de nos deux décuveuses. La sécurité est indispensable : l’alcool, la chaleur et le gaz carbonique peuvent causer des vertiges chez certaines personnes. Ce ne fut pas le cas de nos deux sportives : comme le montrent les quelques photos grapillées par un paparazzi, elles débordent de dynamisme et d’enthousiasme.

Hormis cet exploit sportif au féminin, à Villegeorge, les hommes (Daniel et Mickaël, sous la direction de Jean-Denis) ont mis les bouchées doubles pour terminer demain soir et profiter d’un long week end. Une excellente motivation pour faire les écoulages en temps et en heure! Une macération trop longue risque d’extraire des tannins plus secs, parfois astringents et il est important que le planning soit respecté. A Duplessis, Habib, Alexandre et Miloud, ne feront pas le pont : ils ont accepté de travailler le 1er Novembre pour suivre les décisions de notre conseiller. On les remercie de leur décision : frustrante pour leur entourage mais bénéfique pour la qualité de ce millésime.

Emilie et moi allons de chais en chais pour assurer les compléments : les volumes ne tombant pas juste, il faut décider de quelques petits ajustements. Il est important de faire des regroupements, afin de ne pas laisser de cuves en vidange. Pour le moment, les choix sont évidents.

mardi 30 octobre 2012

DEGUSTATION DES PRESSES

Samedi 28 Octobre, Eric Boissenot est arrivé à l’heure habituelle (8h30) pour faire la revue des cuves à écouler et entamer notre première dégustation de vins de presse.

Nous avons goûté 26 lots (cuves en fin de macération et cuves éoulées) ainsi que 18 lots de vin de presse. Même si la qualité du millésime nous donne satisfaction, les presses sont toujours un peu plus difficiles à déguster du fait de leur concentration en tannins et sur les plus récentes, de leur trouble (les lies se déposent très bien en quelques jours de stockage en barriques).



Les durées de macération se situent cette année aux alentours de 20 jours pour la majorité des cuves écoulées pour le moment.

Le programme d’écoulage de la semaine suivante est plus compliqué à élaborer car il y a un jour férié (le 1er Novembre). La Tour de Bessan pourra en bénéficier puisque tous les écoulages devraient être terminés ainsi que les regroupements de presses décidés par Eric.
En revanche, Villegorge et Duplessis devront travailler en continu afin de respecter les durées de cuvaison. Le risque serait d’avoir des tannins trop secs sur certains lots si on ne respectait pas le programme. Il faut garder le rythme afin de ne pas pénaliser les dernières cuves rentrées si on repoussait l’écoulage.

vendredi 26 octobre 2012

DECUVAGE AU FEMININ

Depuis lundi les écoulages vont bon train à La Tour de Bessan. Jean-Luc a déjà pressé 5 cuves. La dernière, décuvée ce matin, a fait l’objet d’une attention toute particulière. En effet, Sylvia et Emilie ont entrepris de rentrer toutes les deux dans une cuve de 100 hl pour en sortir le marc.

La phase liquide de la cuve située sous le chapeau de marc a été vidée hier. C’est ce que nous appelons le vin de goutte. Ensuite, la cuve est ventilée pour extraire le maximum de CO2*  qu’elle contient (résultant de la fermentation) et prévenir ainsi l’accident tant redouté. Ce matin, le pressoir, après la désinfection préalable effectuée par Hedi, est avancé près de la cuve, sous la goulotte positionnée sur la porte de la cuve. C’est par là que le marc sera évacué. Ces dames sont prêtes, chaussées de leur botte en caoutchouc, elles descendent dans la cuve, armées de leur petite pelle rouge (les grandes blanches étant réservées à la gente masculine). En 45 minutes, le pressoir est rempli. Au fond de la cuve subsiste une couche où sont concentrés les pépins. Cette partie sera éliminée : il ne faut surtout par presser les pépins au risque d’avoir de la verdeur et des tanins amers dans les presses.
Au bout d’une heure, Sylvia et Emilie sortent de la cuve et livrent leur première impression. Elles sont ravies d’avoir relevé ce défi lancé par Jean-Luc qui pensait que ce travail était exclusivement réservé aux hommes ! Elles recommenceront la semaine prochaine.


A Villegeorge, Jean-Denis presse la cuve du Fouquet’s et entonne ses lots séparément, aidé de Mickaël et Daniel.

A Duplessis, les cuves ne présentent pas d’urgence. Nous attendrons la dégustation de samedi avec Eric Boissenot pour fixer le programme de la semaine prochaine.

*formule chimique du gaz carbonique totalement inodore mais souvent fatal dans les chais et cuviers en période de vinification

mercredi 24 octobre 2012

PREPARATION DES ECOULAGES

 
Les vendanges étant terminées depuis mercredi dernier, le reste de la semaine a permis aux équipes de la vigne de faire du rangement. Le temps étant très pluvieux, ils ont apprécié d’être à l’abri en particulier vendredi où nous avons eu droit à des pluies diluviennes. Mardi matin, Habib était tout fier de nous montrer le résultat du travail de Sandrine et Elisabeth : l’ancienne cuisine des vendanges et les deux ateliers de Duplessis étaient débarrassés du fatras habituel et balayés; une forme de renaissance!

À Duplessis, comme à La Tour de Bessan, pour monter sur certaines cuves, il est impératif d’utiliser un harnais. C’est une attraction pour certains visiteurs! Mais une sécurité indispensable pour nos équipes.

Samedi dernier, Eric Boissenot est arrivé comme prévu à 8h30 pour faire le tour des cuves ayant fini leur fermentation alcoolique. Il était satisfait du résultat global et ne voyait pas d’urgence à commencer les écoulages. Nous avons donc attendu lundi pour écouler la première cuve de La Tour de Bessan. Emilie avait établi un programme pour la semaine, distribuant les “décuveurs” en fonction des cuviers. C’est Alexandre qui est rentré le premier dans la cuve pour enlever le marc; celui-ci est ensuite pressé dans le Sutter. Ce pressoir possède une membrane pneumatique qui, en se gonflant, assure une pression sur le marc, libérant ainsi les vins de presse. Cette année, Eric nous a demandé de séparer les presses en barriques, afin de les goûter quelques jours après, quand elles auront déposé leurs lies et perdu une partie du gaz de fermentation. Les années précédentes, Emilie et moi avions la lourde tâche de faire le tour des chais et de goûter, le jour même quand cela était nécessaire, ou le lendemain, ces vins de presse épais, aux tannins souvent bruts. Nous voilà allégées de ce délicat travail de préassemblage.
A Villegeorge, Jean-Denis remonte quelques barriques de Villegeorge 2011 pour pouvoir y mettre ses vins de presse; ensuite il procédera à l’écoulage de notre première cuve de l’année, vendangée avec les équipes de l’Hotel Fouquet’s Barrière, Ricoh, Pomona et le Pays du Gabardan.

VOYAGE AU PAYS DU SOLEIL LEVANT


Les vendanges à peine commencées, j’ai dû partir à Tokyo assurer la promotion des vins familiaux. Depuis plusieurs mois, il était prévu que je sois sur place du 09 au 15 octobre.
Cela faisait déjà 9 ans qu’avait eu lieu mon premier voyage au Japon; c’était aussi pendant les vendanges; il y avait eu un court arrêt de la récolte entre les Merlots et les Cabernet Sauvignon, je n’avais pas tout manqué.
J’ai donc vécu cette semaine difficile de récolte par mail interposé : fichier de rentrée de vendanges et texte du blog m’ont permis de suivre à distance ce moment délicat de la production du vin.






A Tokyo, j’ai reçu un accueil chaleureux et plein d’attention.
Dès mon arrivée, avec trois heures de retard dû à une réparation à Roissy, j’ai pu rencontrer la famille Yoda, que nous connaissons depuis 10 ans. Quelques semaines avant, Masao et Akiko étaient venus faire un tour en bordelais et nous avions pu les accueillir à La Tour de Bessan puis à diner chez nous.
Papa Yoda (je ne lui connais pas d’autre nom), 87 ans, était en pleine forme. Cet homme dynamique, très courtois et prévenant, était ravi du magnum de Villegeorge 1973 que je lui ramenais. Je savais depuis peu que c’était l’année où il avait fondé CTC (Century Trading Company), son entreprise d’importation de vin. Après quelques photos souvenir, nous avons pris le thé vert, traditionnel au Japon. Nous sommes toujours reçus dans un petit salon réservé aux invités : les bureaux sont de grandes pièces grises où les salariés travaillent côte à côte.
Nous avons relu et corrigé le programme de ces quelques jours. Je devais assurer la promotion de nos vins dans le plus grand magasin de Mitsukoshi (le plus prestigieux) qui draine une clientèle de gens aisés. L’entreprise avait organisé une “French Fair” au 7ème étage de l’immeuble où l’on pouvait trouver tout un tas d’article français, des vêtements, des sacs, des montres…des produits alimentaires et enfin du vin.
Aidée d’une traductrice efficace, et très commerçante, Nanako, j’ai pu communiquer avec les clients intéressés par les vins de Bordeaux et étonnés, la plupart du temps, de notre photo de famille (Les Lurton du Vin) qui décorait le fond du stand. Amateurs de vins, les tokyoites sont des gens aimables et discrets. Difficile de savoir s’ils aiment votre vin ou s’ils sont très polis! Quoi qu’il en soit, j’ai pu dédicacer de nombreuses bouteilles, à mon nom mais aussi à celui de mes frères et soeurs: Thierry pour Camarsac, Sophie pour Bouscaut, Henri pour Brane-Cantenac, Gonzague pour Durfort Vivens et Bérénice pour Climens et Cyprès de Climens.
Mes horaires étaient souples 11h/18h avec une pause déjeuner et une pause café dans l’après midi : un rythme proche des vacances!

Nous avons pu apprécier la diversité de la cuisine japonaise : “chabou-chabou” où l’on plonge une viande coupée très finement dans un bouillon de légumes; c’est tout à fait délicieux. Les sushis et sashimis sont bien connus des français. Le boeuf de Kobé est une spécialité, généreuse en calories mais très délicate en terme de goût.
Malheureusement mes cours de japonais, assez lointains, ne m’ont pas permis de prononcer d’autres mots que “aligato gosaïmas” : merci beaucoup, terme le plus usité au Japon. Quant à la courbette de rigueur lors des présentations, je l’ai beaucoup pratiquée ainsi que l’échange de cartes professionnelles.
Un voyage bien agréable tant nos hôtes sont prévenants, calmes et accueillants.

Le retour mardi a été tout de suite suivi de la dégustation de l’ensemble des cuves des trois chais : ce fut très positif; malgré les aléas climatiques, la récolte fut rentrée à temps donnant des futurs vins prometteurs. Bravo à Emilie et à toute l’équipe!

jeudi 18 octobre 2012

14ÈME ET DERNIER JOUR DE VENDANGES !

 
Habib, à Duplessis, est en grande forme pour débuter ce dernier jour de vendanges. Jean-Claude commence par ramasser le dernier carré des merlots de la Morère avant de terminer par ceux du calvaire en milieu d’après-midi. Au chai, toute l’équipe est ravie de terminer les vendanges. Leur journée s’achève plus tôt : tout le monde part avant 17h et peut enfin profiter d’une soirée.





Demain, ils se concentreront sur les remontages, démonteront le matériel de réception de vendange et feront un grand ménage. Toutes les cuves fermentent encore. On est au pic de l’activité.
 
A Villegeorge les remontages touchent à leur fin. Les cuves se goûtent bien et se bonifient de jour en jour, la macération leur permet de s’arrondir en milieu de bouche, de prendre du « gras », comme nous disons dans notre jargon.
Nous décidons donc d’attendre la semaine prochaine pour commencer les écoulages.

A la Tour de Bessan, le décuvage démarre ce matin, en modèle réduit. Nous écoulons les garde-vins contenant nos différents cépages du conservatoire. L’opération est délicate car ces petites cuves sont étroites et contiennent peu de volume (maximum 100 litres). Après un « brainstorming » matinal, Sylvia décide d’utiliser une canne pour aller pomper le vin de goutte situé sous le chapeau de marc. Puis, celui-ci est ensuite vidé dans un panier en inox placé sur un bac.  Les quantités étant faibles, Sylvia monte dans le panier pour fouler le marc, chaussée de ses bottes en caoutchouc (désinfectées au préalable !). Un retour à une méthode ancestrale (encore pratiquée chez nos confrères bourguignons) qui aura fait ses preuves une fois encore !





mercredi 17 octobre 2012

13EME JOUR DE VENDANGES

 
Nous vendangeons aujourd’hui les cabernets de Duplessis. Nous commençons par les cabernets francs. Leur faible rendement ne nous permet pas de remplir la cuve. Il faudra donc les compléter avec des cabernets sauvignons.


Les deux machines sont à l’œuvre. Elles ramassent 4 ha dans la journée. Habib est satisfait de ses deux cuves pleines à la fin de la journée. Les premières analyses sont prometteuses.

Sandrine réalise le remontage d’homogénisation. Elle est en haut de la cuve et arrose le marc pendant la durée du remontage (1 volume entier soit 1heure pour une cuve de 100hl). Cette opération est importante car c’est pendant la première partie de la fermentation qu’on va extraire les anthocyanes contenues dans la peau du raisin et qui vont donner sa couleur au vin rouge. Elle nous permet aussi de prendre un échantillon représentatif de la cuve pour déguster et analyser le potentiel des parcelles. Nous amenons les échantillons au Laboratoire Boissenot qui nous envoie les résultats par mail le soir. C’est ainsi que nous connaissons la quantité de sucres fermentescibles (et donc le degré potentiel), l’acidité totale, le pH, l’acide malique.

A Villegeorge, Jean-Denis et Mickaël assurent les remontages des cuves de cabernets sauvignons. Il n’y a plus de sucre dans celles de merlot. On est en phase de macération.

A la Tour de Bessan, c’est le grand ménage. Hedi, Jean-Luc et Bérénice nettoient tout, même le sol.

Marie-Laure rentre du Japon en fin de matinée et souhaite déguster toutes les cuves. Les équipes sont impatientes d’avoir son avis sur la qualité des lots récoltées en son absence. Elle est apparemment satisfaite du travail accompli et félicite ses équipes.

Le Mardi, c’est également la Journée Gourmande à Margaux. Sylvia, assistée de Bérénice reçoit 20 touristes  de diverses origines. Après une visite du cuvier et des explications sur nos méthodes d’élaboration des vins, on passe à la dégustation des cépages merlot et cabernet. Puis les visiteurs dégustent un assemblage mystère dans lequel ils doivent trouver la proportion des 2 cépages. C’est toujours un moment très ludique et intéressant où nos visiteurs comprennent la magie de l’assemblage dans les vins du Médoc. Ils terminent la dégustation avec un délicieux Château La Tour de Bessan 2006.




mardi 16 octobre 2012

12ÈME JOUR DE VENDANGES

Après un dimanche pluvieux, maussade, automnal passé à faire des remontages dans les 3 cuviers, les vendanges reprennent sous un soleil éclatant.

La troupe entame sa dernière journée de travail. On termine le ramassage des petits verdots. Puis nous ramassons les plus vieux cabernets sauvignons de Duplessis.
Habib est content. Les cuves de vieilles vignes se remplissent et dégagent déjà de délicieux parfums.

A Villegeorge, dernier jour de vendange, dernière cuve remplie. Les cuves de merlots sont sèches (tous les sucres ont été fermentés par les levures). On écoulera certainement la première à la fin de la semaine. Jean-Denis et Mickaël concentrent leurs efforts sur les lots de Cabernet Sauvignon.

A La Tour de Bessan, l’ambiance est très détendue. Jean-Luc nous accueille en musique ! Puis c’est dans le calme et le sérieux que nous reprenons nos activités de dégustation. Hedi s’occupe du grand nettoyage avant de remiser le matériel de réception de vendange jusqu’à l’année prochaine.

En fin d’après-midi Thierry arrive au bureau, content du devoir accompli et du travail de sa troupe.
Les vendanges touchent à leur fin. Nous continuerons à la machine dès demain les cabernets francs et sauvignons de Duplessis.

11ÈME JOUR DE VENDANGES


En ce samedi matin, nous ramassons notre meilleure parcelle de Cabernets Sauvignon d’Avensan. Jean-Denis est content, la qualité est au rendez-vous. Le raisin est sain et bien mûr.

A Duplessis, la machine s’élance sur les merlots de la Morère. Malheureusement, un tapis du convoyeur s’est déchiré. La machine a été immobilisée 2 heures, le temps de la réparation.

Pendant ce temps là, à La Tour de Bessan, notre œnologue conseil, Eric Boissenot, qui a pris la succession de son père cette année, goûte les premières cuves qui ont terminé leur fermentation alcoolique. Nous attendons avec impatience qu’il rende son jugement.  Verdict : aucune urgence à l’écoulage. Les cuves sont bonnes et vont gagner encore à la macération.  Un petit bémol : une de nos cuves présente une légère note de réduction. Il nous conseille de faire un essai : on met un morceau de cuivre dans l’échantillon de cette cuve. En effet, le cuivre oxyde le vin et élimine les notes de réduction.    Jean-Luc, notre Mac Gyver maison, s’empresse de dénuder un fil électrique pour le plonger dans la bouteille échantillon. L’effet est fulgurant. Effectivement, le vin est bien meilleur. Il retrouve ses arômes de cassis. Merci Eric !

Après les déboires mécaniques, le ramassage se termine juste avant la nuit. Deux cuves supplémentaires sont remplies pendant le week-end.

 

samedi 13 octobre 2012

10EME JOUR DE VENDANGES


Aujourd’hui le soleil est enfin de retour ! La bonne entente règne entre les vendangeurs qui s’élancent en chantant à l’assaut des vieilles vignes de Duplessis.  La quantité n’est pas au rendez-vous. Habib, au chai avec Miloud et Alexandre, peine à remplir sa cuve.
 
Elisabeth et Sandrine, nos responsables du tri, commentent la qualité de la vendange : « c’est joli ici » ! Elles sont ravies, ce qui met Daniel, notre seul chauffeur de remorque sur la troupe en ce jour, de bonne humeur.

En parallèle, nous rentrons à la machine nos parcelles de cabernets sauvignons de Soussans. Là encore le temps ensoleillé met Jean-Claude, notre chauffeur, en joie. Aucun problème mécanique aujourd’hui. La parcelle est récoltée facilement.  Cependant, au chai, c’est la panique. Jean-Denis a un souci avec son trieur mécanique qui permet de séparer les baies des déchets. Il lui faut d’urgence une riveteuse pour réparer. Emilie se débrouille pour lui en apporter une avec diligence.

 


A La Tour de Bessan, c’est dans une ambiance détendue que Jean-Luc lance ses remontages, assisté d’Hedi et Bérénice. En effet, le ramassage est terminé pour eux. Les premières cuves de merlot ont été amenées au laboratoire. Les sucres ne sont pas encore entièrement transformés. Les degrés sont relativement élevés.

vendredi 12 octobre 2012

9ÈME JOUR DE VENDANGES


Les vendanges ont commencé ce matin sous un ciel menaçant. A La Tour de Bessan, la troupe achève de récolter les parcelles du plateau de Notton avant  de poursuivre avec celle de la Turne, notre plus jeune vigne de cabernets sauvignons.

Les vendanges ne sont pas « un long fleuve tranquille ». Il y a des jours où les problèmes techniques s’accumulent, c’était le cas aujourd’hui. La bande du conquet, qui permet d’acheminer le raisin jusqu’à l’érafloir-fouloir, s’est grippée  à plusieurs reprises, puis c’est ensuite au tour de ce dernier de se bloquer. Jean-Luc, notre maitre de chais, avec son flegme habituel, cherche des solutions, aidé par Hedi, qui, en démontant le hérisson (cylindre percé de trou qui permet l’éraflage), parvient à rétablir la situation. Quand la benne suivante arrive, le conquet est enfin dégagé.

A Villegeorge, l’activité reprend. Jean-Denis et Mickaël sont sur le pied de guerre pour rentrer leur première cuve de cabernet sauvignon. 

A Duplessis, journée sans vendanges. Habib prend soin de ses trois cuves et s’accorde une pause  déjeuner bien méritée au vue de la journée d’hier et en profite pour ramasser quelques cèpes. Et oui, la saison vient de commencer. Les bois fourmillent de cueilleurs de champignons.


jeudi 11 octobre 2012

8ÈME JOUR DE VENDANGES


Réponse à la question d’hier : avantages et inconvénients de la vendange mécanique et manuelle.


·        Vendange manuelle :

+ : La vendange est triée directement sur pied, plus le tri est effectué tôt et plus on optimise la qualité de la vendange.

Le raisin arrive entier au chai avec un minimum de jus.

- : Le coût de la main d’œuvre est très élevé.

L’assiduité n’est pas toujours garantie (notre troupe s’amenuise au fil du temps) et le rendement est fluctuant en fonction des parcelles et de la forme des troupes.

En particulier, le cabernet sauvignon ayant une rafle plus dure, l’avancement des vendangeurs est plus lent.

 

·        Vendange mécanique :

+ : Le ramassage est plus rapide et régulier, la main d’œuvre mobilisée est restreinte (2 personnes contre 50 personnes pour le ramassage manuel) donc les coûts sont diminués. La machine égraine les raisins, les grappes entières en retard de maturité restent sur les rangs ou sont évacuées ensuite au cuvier par notre trieur mécanique. Le tri des raisins en retard de maturité ne peut se faire en vendanges manuelles que sur la couleur : raisins non vérés.

- : On obtient plus de jus dans la remorque, les raisins sont un peu plus triturés. De plus, le matériel végétal est plus malmené.

Cependant, avec les dernières innovations en termes de machines à vendanger, ces inconvénients tendent à être corrigés.


Aujourd’hui nous essayons à Duplessis la machine à vendanger Pellenc selectiv’process, dotée d’un système de tri intégré. Ceci permet d’éliminer les morceaux de feuilles, les bois morts ainsi que les rafles directement sur la parcelle. De plus, la tête est équipée de tâteurs qui amortissement les mouvements du pied, ce dernier est donc beaucoup moins secoué.

Jean-Claude, notre super chauffeur, est conquis ! Habib, qui reçoit la vendange est lui aussi satisfait de la propreté de celle-ci.

Pendant ce temps là, la troupe entame l’ultime ligne droite du ramassage des cabernets sauvignons de Margaux. Les douleurs commencent à se faire sentir dans les articulations de nos vendangeurs aguerris. La récolte est plus abondante sur ces dernières parcelles, Emilie retrouve le sourire !



A Villegeorge, le rythme est encore au ralenti avant l’accélération de la fin de semaine.

mercredi 10 octobre 2012

7ÈME JOUR DE VENDANGES


Réponse à la question posée dans le billet d’hier : quelle est la journée type du Maître de chais pendant les vendanges ?



Il arrive le premier pour aérer le cuvier avant que tout le personnel ne rentre. En effet, le CO2 s’accumule pendant les fermentations. La ventilation tourne au maximum mais il vaut mieux ouvrir les portes en grand.

Il donne les consignes pour la préparation de la réception de vendanges. En effet, tous les jours, il convient de nettoyer toute la ligne de réception et la cuve de destination de la vendange.

Ensuite, il prend les densités de toutes les cuves en fermentation. Ainsi il voit si la quantité de sucres diminue régulièrement, donc que les levures font leur travail correctement. Il prépare les échantillons pour la dégustation quotidienne qui nous permettra de décider la fréquence et la durée des remontages sur chacune des cuves en fermentation.

Une fois la dégustation faite, il lance les remontages. Il s’assure que les pompes sont branchées sur les bonnes cuves. Il donne les consignes sur les temps de remontage. Deux séries de remontage sont lancées dans la journée : une le matin, l’autre l’après-midi.

En parallèle, il contrôle l’état des raisins à leur arrivée au chai, la provenance de la vendange. Il surveille régulièrement le niveau de remplissage de la cuve afin de ne pas la faire déborder.

A la fin de la journée, une fois les remontages terminés, la réception de vendange achevée et nettoyée, il refait le tour de ses cuves. Il reprend les densités, déguste pour déceler le moindre souci. Et rentre chez lui pour un repos bien mérité avant qu’une nouvelle journée harassante ne démarre.

Alors que Marie-Laure commence son voyage de promotion au pays du soleil levant, la troupe ramasse notre dernière parcelle de merlots de graves, située sur Soussans et qui rentre à Villegeorge. A Moulis, nous vendangeons les parcelles devant le cuvier à la machine, toujours pilotée par Jean-Claude, notre expert. Comme les vignes sont bien tenues, la récolte mécanique s’en trouve facilitée. Les cuves se remplissent petit à petit. A la Tour de Bessan aujourd’hui, le rythme est plus calme puisqu’il n’y a pas de ramassage en attendant la dernière ligne droite demain.

Question du jour : quels sont les avantages et les inconvénients de la vendange mécanique et la vendange manuelle ?

mardi 9 octobre 2012

6ÈME JOUR DE VENDANGES


Après un week-end pluvieux, nous entamons la deuxième semaine de vendanges.

La troupe  s’élance enfin à Duplessis. Habib, dans les starting-blocks depuis 15 jours,  attend la récolte de la parcelle des Pommiers, une de nos meilleures parcelles de vieilles vignes. Thierry, en bon chef d’orchestre, coordonne le travail des coupeurs et des porteurs.

A Villegeorge, les remontages vont bon train.  Jean-Denis et Mickaël bichonnent leurs trois cuves. La première, ramassée par le Fouquet’s, a été envoyée au laboratoire pour vérifier sa teneur en sucres. A priori, elle est finie.

Pendant ce temps là, Jean-Claude est parti à l’assaut des cabernets sauvignon de la Verdotte sur sa superbe machine à vendanger. Avec Jérôme, il peaufine les réglages de la machine afin d’optimiser la qualité de la récolte, sans abîmer le matériel végétal. 

 
A La Tour de Bessan, nous dégustons les cuves de merlots qui dégagent des parfums exquis de fruits rouges bien mûrs. Nous terminons par notre essai de cépages du conservatoire, vinifié dans des garde-vin de 2hl. Sylvia assure les pigeages de ces petits contenants, Bérénice les remontages, Hedi la préparation de la réception de vendanges. Et Jean-Luc… et bien on se demande.  Et oui, quel est le travail du Maître de chai ? C’est à vous de jouer et on vous donne la réponse demain.

lundi 8 octobre 2012

5ÈME JOUR DE VENDANGES

La fraicheur du matin change de la veille : 11°C soit 5°C de moins; par contre l’après midi est nettement plus chaude puisque le thermomètre monte jusqu’à 26°C.
Notre troupe commence par ramasser les Cabernet Francs d’Arsac; ces vignes qui ont près de 50 ans sont les dernières rescapées de notre programme d’arrachage et de replantation. Le rendement est faible mais on peut quand même les laisser à part dans une cuve à chapeau flottant (celui-ci se règle en fonction du volume qu’il contient).
Ensuite on termine les plantes de Merlot, sur le même plateau de graves; et enfin, en fin de matinée, nos vendangeurs vont finir la parcelle d’Avensan commencée la veille. A 12h30, tout est terminé et notre équipe peut aller se reposer pour le week-end.
Ce n’est pas le cas de nos salariés permanents qui reviennent à La Tour de Bessan vendanger le Conservatoire (où nous avons planté nos essais de cépages). A 15h30, le ramassage est terminé, la semaine est finie pour ceux qui travaillent à la vigne.
Les chais nettoient la réception de vendanges, terminent les remontages avant d’entamer une soirée un peu plus tôt que de coutume.
 
De notre côté, Emilie et moi arpentons les parcelles de nos trois vignobles pour définir le programme de ramassage de la semaine suivante. Quelques prélèvements effectués par Sylvia et Emilie ainsi qu’Habib à Duplessis nous permettent d’affiner nos jugements. Les couleurs sont belles, la maturité approche de son terme pour certaines parcelles, d’autres vont pouvoir profiter de quelques jours supplémentaires pour atteindre le stade de la récolte.
Demain, Eric Boissenot vient en début de matinée pour faire un point sur les premières cuves et échanger avec nous sur les caractéristiques de cette campagne 2012.

MARGAUX SAVEURS

Margaux Saveurs se déroulera les 16, 17 et 18 Novembre prochains.
Pendant ce weekend, nous vous proposons un atelier assemblage au Chateau La Tour de Bessan.
Inscrivez-vous dès aujourd'hui!

Informations et réservations: http://www.margaux-saveurs.com/

vendredi 5 octobre 2012

QUATRIEME JOURNEE DE VENDANGES DANS NOS VIGNOBLES


Les températures sont très douces, dès le matin il fait 16°C et en milieu d’après midi, on atteint 23°C. Le temps reste sec et ensoleillé toute la journée, ce sont des conditions idéales pour vendanger.


Notre troupe se déplace à Soussans pour ramasser une belle parcelle de Merlot qui a plus de 40 ans. Les raisins sont sains, quelques grappes échaudées (abimées par le soleil) sont éliminées par les mains expertes de nos trieurs et trieuses (Sandrine, Elisabeth, Alexandre) aidés des chauffeurs de tracteurs (Daniel et Jean-Claude). Le pas des porteurs se fait plus lent au fur et à mesure de la semaine; certains ont abandonné, victimes de mal au dos. La hotte pleine de raisins peut atteindre 50 kg sur les parcelles les plus fournies.

Ensuite, en fin de matinée, tout le monde se dirige vers Avensan pour entamer la récolte de la Vieille Vigne de Merlot qui est une des meilleures parcelles de Villegeorge.

Au total, ce sera près de 3 ha qui auront été vendangés dans la journée. Un record pour notre équipe.

Dans les chais, les premières cuves sont pleines de promesses : couleur profonde dès le deuxième jour de cuvaison, arômes de cassis et de framboise, les tannins se perçoivent à peine derrière la sucrosité des moûts.

Eric Boissenot, le fils de Jacques, a pris la relève cette année. Il est passé hier à l’improviste discuter des stratégies de vinification : il a approuvé nos choix de privilégier l’extraction en douceur (pas trop de remontages, éviter les températures élevées pendant la macération). Samedi matin à 8h30, il sera là pour goûter les premières cuves; c’est un moment toujours passionnant de voir peu à peu émerger les qualités et les spécificités d’un millésime. Son père continue fidèlement à nous suivre dans nos assemblages avec l’Hotel Fouquet’s Barrière.

Emilie a préparé le programme de ramassage pour les jours à venir; il est cohérent et sera adapté aux conditions climatiques ainsi qu’à la vitesse de ramassage. Je dois partir au Japon lundi prochain et lui laisse les commandes. Je ne suis pas inquiète car je connais ses compétences. Cela fait déjà la quatorzième récolte que nous réalisons ensemble, notre équipe la respecte et soutiendra son action sans discussion.

Je ressens juste une pointe de frustration à l’idée de faire une parenthèse dans l’élaboration de ce millésime prometteur, mais le devoir m’appelle et je sais qu’un accueil chaleureux me sera réservé chez nos fidèles importateurs nippons.