mardi 12 octobre 2010

Les vendanges 2010 - Mardi 12 Octobre : le temps est avec nous !

Encore une belle journée, le ciel est bleu, le soleil brille, il fait bon, ni trop chaud, ni trop froid. Nous sommes très chanceux pour le moment, comme suspendus dans le temps en espérant que nous allons bien négocier la dernière ligne droite.
Tour matinal : à 8h à La Tour de Bessan pour déguster les cuves encore en fermentation, puis à Villegeorge où la récolte se goûte particulièrement bien et enfin à Duplessis où nous décidons de calmer les remontages sur notre cuve de très vieilles vignes (TVV). Habib et Miloud s’affairent, ils ont bien entamé les premiers remontages, mettent en place les refroidisseurs et se préparent à recevoir notre grande parcelle de La Morère, la « chouchoutte » de Jean Cordeau, notre conseiller viticole.
Passage au bureau tandis qu’Emilie part au laboratoire avec les échantillons du jour.
On se retrouve en fin de matinée à La Tour de Bessan : les vendangeurs sont en pause, la cuve de 50hl est pleine. Nous dégustons au laboratoire les échantillons des cuves finies : Emilie est positive, Jean-Luc et moi goûtons assez mal (certainement l’âge et la fatigue !), sauf la première 60hl qui fait l’unanimité. La plupart des cuves sont gazeuses : fin de fermentation alcoolique ou début de fermentation malolactique. Jean-Luc décide de dégazer au maximum les échantillons qui seront goûtés demain matin avec Jacques Boissenot, notre conseiller. Nous aurons demain l’avis de notre expert.
Passage chez notre fournisseur à Macau : prendre des gants pour notre troupe. Celle-ci a terminé le ramassage du Conservatoire (quelques rangs de tous les cépages qui nous intéressent, dont la Carmenère qu’Elisabeth a trouvé particulièrement colorée et le Malbec, cépage de Cahors mais autorisé à Margaux).
Les vendangeurs, qui ne mènent plus que 10 rangs (au lieu de 14 en début de vendanges) sont éparpillés au milieu de la parcelle La Turne qui fait face à La Tour de Bessan (notre chais, pas la tour du XIIIème siècle qui est à Soussans, au milieu des bois). Je questionne Thierry pour savoir s’ils vont pouvoir terminer la parcelle en fin de journée, il est très sceptique, les vendangeurs ont chaud, la vendange est peu abondante mais les rangs sont longs…On y reviendra jeudi.
A Duplessis, tout se passe bien. Habib, à qui l’on a apporté la veille un trieur nouvelle génération, est ravi. Nous décidons de récupérer les pièces détachées du précédant et de le mettre hors d’état de servir !
La parcelle de La Morère est totalement vendangée et … les deux cuves prévues sont pleines ! Une fois n’est pas coutume : le compte est bon !
Une journée qui s’achève sous le soleil avec des températures printanières.
Demain, nous ramasserons notre très belle parcelle de Cabernet Sauvignon à Soussans ; j’y suis passée pour constater la stabilité de l’état sanitaire (parfait) et le bon goût du raisin.

Les vendanges 2010 - Lundi 11 Octobre: Après la pluie le beau temps !

Ce matin, premier jour de la semaine (comme nous n’avons plus de week-end depuis le 23 septembre, nous avons tendance à ne plus savoir quel jour nous sommes!). La température est encore douce mais le fond de l’air est humide ainsi que le feuillage des vignes. Il faut attendre 10 h pour lancer la machine à l’assaut de la parcelle de Cabernet Sauvignon d’Avensan, elle porte le nom d’Hedi, un de nos vignerons, qui l’a taillé longtemps au prix fait. Vers 15h, la cuve de 150 hl est pleine à Villegeorge, et la parcelle est finie.
Les autres chais tournent au ralenti et ceux qui le peuvent en profitent pour se reposer, se détendre, faire une pause déjeuner plus longue. Tout changement de rythme doit être mis à profit pour recharger les batteries : les vendanges sont un véritable marathon pour nos équipes avec la difficulté supplémentaire de devoir adapter sa vitesse à celle du programme différent selon le jour.
Nous recevons les analyses en fin de journée. Avec étonnement et même une légère pointe de doute, nous découvrons l’IPT (indice de polyphénols totaux : la quantité de tannins, c'est-à-dire la structure du vin) de notre première cuve 2010 : 122 ! Une cuve très tannique atteint rarement 80, au-dessus il s’agit des vins de presse (obtenus par pressurage du marc : les peaux de raisins en fin de macération). C’est notre record pour le moment.
Le programme de ramassage devrait se terminer en fin de semaine ou en début de semaine prochaine. Nous allons commencer l’écoulage de notre première cuve de Château La Tour de Bessan mardi soir. Cela signe la fin de la macération : on sépare le vin de goutte, celui qui coule naturellement de la cuve dans une baille (une énorme bassine !) quand on ouvre la vanne, du chapeau de marc. Celui-ci est pressé, après le décuvage (nos équipes rentrent dans la cuve après dégazage pour la vide). Nous avons un pressoir pneumatique, dernier cri, car nous travaillons la qualité de nos vins de presse.
Donc cette année, nous n’attendrons pas la fin des vendanges pour entamer les écoulages ; notre première cuve (qui bat le record d’IPT) risquerait de perdre de la fraîcheur, du fruit et de gagner en tannins secs et amères.


Emilie organise tous ces chantiers, répartissant les équipes au gré du programme. Une gymnastique qui doit tenir compte des compétences, de la synergie des personnes. Un exercice difficile car nous avons des équipes réduites. Heureusement, il y toujours parmi nos vendangeurs des personnes vaillantes qui peuvent compléter temporairement nos effectifs.
Nous en sommes au 19ème jour depuis le début des vendanges ! Encore quelques jours de courage pour terminer ce millésime en beauté.