Mardi 4 Mars, avec le retour du soleil, nous sommes parties, Sylvia et moi
déguster les primeurs du Grand Cercle. La dégustation avait lieu au Syndicat de
Saint Emilion qui dispose d’un dégustoir parfaitement équipé.
Les échantillons des deux rives étaient tous dégustés à l’aveugle; nous ne
connaissions que le millésime (bien sûr!) et l’appellation.
Des petits groupes de 4 à 5 personnes répartis dans la salle se sont partagés
l’ensemble des échantillons.
Cela nous a permis de constater que ce millésime tant décrié avait été bien maîtrisé par la majorité des producteurs du Cercle. Quelques arômes de boisé
trop présents venaient parfois perturber la dégustation mais l’ensemble était
très convaincant.
Ce contrôle gustatif permet à chacun de savoir comment son vin se présente;
nous allons tous recevoir un commentaire qui va nous aider à préparer nos
échantillons pour les primeurs.
Ensuite, nous sommes allées découvrir le nouveau salon des vins : Vinipro,
basé dans la foire exposition de Bordeaux Lac. La Passion des Terroirs avait un
petit stand où Jacques et Camille officiaient. Nous avons pu discuter avec
Sydney qui représente nos vins dans les restaurants bordelais. Il nous a aussi
raconté quelques anecdotes sur les premiers salons Vinexpo organisés par son
père; en particulier, la petite histoire d’une femme de ménage qui avait usurpé
le badge de Robert Parker!
Nous avons fait la rencontre d’une jeune acheteuse lituanienne qui avait
fait un malaise la veille (départ en ambulance!) mais qui revenait courageusement
prospecter. Elle a dégusté avec attention une dizaine d’échantillons conseillés
par Camille.
Quelques pas plus loin, l’équipe de l’Alliance des Crus Bourgeois se
réjouissait de la fréquentation de son stand où l’on pouvait déguster une
centaine de Crus reconnus en 2011.
Nous avons croisé Xavier Planty, co-propriétaire de Château Guiraud et co-organisateur
de ce premier salon; il arpentait celui-ci pour prendre la température de l’événem ent.
Globalement, avec une fréquentation bien moindre que Vinexpo, Vinipro
draine des cavistes et des restaurateurs de la région; beaucoup moins
d’étrangers mais un petit courant d’affaires à ne pas dédaigner en ces temps
difficiles.
Mercredi, c’était à Paris que je retrouvais mon ami Christian Rossi,
directeur des achats de l’Hotel Fouquet’s Barrière ainsi que du célèbre
Fouquet’s où Villegeorge est sur toutes les tables. Nous étions invités par
Nora Barsali, présidente du club des
entreprises RSE et fondatrice du prix Defis RSE dont nous avions gagné
un trophée l’an dernier.
Le déjeuner-débat avait lieu chez Suez-Environnement. Nous étions une
vingtaine de personnes autour de la table, un certain nombre de directeurs de grandes
entreprises représentait le gros des invités.
Assise à côté d’un jeune entrepreneur, Frédéric Coirier qui avait repris la
société familiale, l’entreprise Poujolat (spécialisé dans les cheminées) de 1
600 salariés, j’écoutais attentivement l’intervention de Patrick Pierron,
président de la plateforme RSE constituée en juin 2013. Il nous a parlé de son
groupe de travail : une centaine de personnes divisées en plusieurs
sous-groupes. Des réunions tous les quinze jours permettaient de faire avancer
les dossiers et surtout de passer au-dessus des barrières de sémantiques, de
taille d’entreprises afin de se réunir sur des positions concrètes afin de
faire avancer les RSE (responsabilités sociales et environnementales). Le but
était d’aboutir à des normes et non forcément un arsenal législatif.
Réagissant à cette éventualité, mon voisin de table se plaignait des
difficultés administratives qui alourdissaient considérablement son travail de
chef d’entreprise, en particulier dans la construction d’une nouvelle usine qui
devait pourtant permettre la création de 30 nouveaux emplois.
Des témoignages intéressants ont eu lieu en fin de repas : un des
intervenants nous a parlé des programmes d’insertion dans les zones en
difficultés et en particulier de partenariat de formation avec certaines
entreprises dont Cap Gemini. Un chef d’entreprise, ancien salarié d’EDF
soulignait qu’il avait dû créer son propre centre de formation pour pouvoir
trouver des salariés compétents.
Une réunion instructive menée de main de maître par Nora qui a su garder le
tempo.