Les conditions économiques et politiques n’ont guère été favorables à la
campagne primeurs des 2011: zone euro en pleine déconfiture, changement de
présidence française, ralentissements des échanges nationaux et internationaux.
Après des achats importants sur les deux millésimes précédents, les USA et la
Chine ont décidé de faire de l’abstention, suivis par les marchés européens
traditionnels.
Il est vrai que la notoriété des 2009 et 2010, coqueluches de la presse
spécialisée et sortis à des prix en hausse spectaculaire pour les grands noms
de Bordeaux, ne pouvait que jeter de l’ombre sur 2011.
Emilie Roullé, notre directrice
technique nous présente le dernier né:
“Le millésime 2011 a été
particulièrement atypique. Le débourrement de la vigne s’est déroulé fin mars.
Avril a été très chaud et sec, provoquant l’accélération du cycle
végétatif : 7 mm de pluie seulement, soit 10 fois moins que la moyenne
trentenaire. L’ensoleillement était comparable à celui d’un mois de juillet. Les
conditions estivales ont duré tout le printemps avec une floraison très
précoce, vers le 10 mai. Cela nous a obligé à accélérer les tâches viticoles
pour mettre à jour les travaux du vignoble. L’avance était de 3 semaines au
mois de juin. Le 4 Juin, un violent orage de grêle s’est abattu sur le vignoble
de Margaux, affectant une partie de la récolte.
La sécheresse continue a limité
la croissance des rameaux. Les températures caniculaires des 26 et 27 juin ont
provoqué un échaudage des raisins sur les vignes les moins feuillues. A la
fermeture de la grappe fin juin, le millésime s’annonçait particulièrement
précoce. Mais le rafraichissement au mois de juillet et les conditions
pluvieuses du mois d’août ont ralenti la maturation.
L’année 2011 restera comme
l’année la plus chaude depuis 1900, à égalité avec 2003.
Les vendanges ont débuté le 12
Septembre au Château La Tour de Bessan et se sont terminées le 2 Octobre au
Château Duplessis. Le tri a été capital : certaines baies étaient restées
vertes, d’autres étaient échaudées ou flétries, nous avons dû les éliminer. Le
potentiel phénolique et aromatique était assez exceptionnel. “
Ce millésime est différent des
deux précédents: tout d’abord en volume car les rendements sont faibles (la
grêle et le manque d’eau en sont responsable) mais aussi en équilibre global.
Les 2011 sont des vins à boire dans leurs cinq premières années, leur structure
plus délicate ne leur permettant pas de se conserver dix ans.
La presse spécialisée a bien
salué la qualité de nos trois grands vins:
Jacques Dupont dans «Le Point
Spécial Vins » a particulièrement apprécié notre Château Duplessis, il lui
a décerné un coup de cœur ! :
©
CHATEAU
DUPLESSIS (MOULIS EN MEDOC ) 2011:
15,5 – « fruits noirs, confits,
très frais, tannins veloutés, savoureux, dans un style puissant, séveux,
persistant»
« Gault et Millau »
a aussi relevé la qualité de nos trois crus dans son spécial primeurs 2011:
voici les commentaires de dégustation de Pierre Guigui:
“CHATEAU DE VILLEGORGE (HAUT
MEDOC) 2011:
Plein, riche, mais tramé dans
un bel équilibre. Certes capiteux et puissant mais si tendre.
CHATEAU LA TOUR DE BESSAN : une
belle construction, c’est “le bon élève” avec des tannins élégants. Il n’en
impose pas mais offre un très joli grain.
CHATEAU DUPLESSIS (MOULIS EN
MEDOC) : un beau jus sans lourdeur tout en dentelle avec une allonge florale.
Que demander de plus? Une tablée d’amis pour le partager peut être.”